Massacres… Génocides…


La résistance opposée par les peuples africains à l’esclavage colonial, reste volontairement dissimulée. Leurs combats contre les oppresseurs n’existent pas dans les manuels scolaires… À tel point que Baudoin (le roi des Belges) ose dire, le 30 juin 1960, lors de la cérémonie de l’indépendance du Congo « Lorsque Léopold II a entrepris la grande œuvre qui trouve aujourd’hui son couronnement, il ne s’est pas présenté à vous en conquérant, mais en civilisateur. » ou 50 ans plus tard un premier ministre français, en visite officielle au Cameroun, se croit en position d’affirmer : « Je dénie absolument que des forces françaises aient participé en quoi que ce soit à des assassinats au Cameroun. Tout cela, c’est de la pure invention ! » et en cette année 2024, le refus du MR, de la N-VA et du Vlams Belang de publier le rapport de la commission parlementaire sur le passé coloniale belge.

Namibie : 1er génocide du XXème siècle

Le massacre des Héréros et des Namas, perpétré sous les ordres de Lothar von Trotha dans le Sud-Ouest africain allemand (Deutsch-Südwestafrika, actuelle Namibie) à partir de 1904.

Considéré comme le premier génocide du XXe siècle, est un programme d’extermination qui s’inscrit au sein d’un processus de conquête d’un territoire par les troupes coloniales allemandes entre 1884 et 1911. Il entraîna la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65 000 Héréros et près de 20 000 Namas).

Les faits ont été consignés pour la première fois dans un rapport commandé en 1917 dans un but politique par le gouvernement britannique au juge Thomas O’Reilly et connu sous le nom de « The Blue Book ». Réévalué à partir des années 1990, ce crime de masse suscite depuis un important travail de mémoire, que ce soit en Namibie même, ou au sein de la communauté des historiens.

Ce génocide commis par des officiers allemands sur les Héréros et les Namas doit être resitué dans le contexte plus large de la colonisation occidentale du début du XXe siècle : le comportement des militaires espagnols à Cuba (instauration des camps de concentration durant la guerre d’indépendance cubaine), celui des Français à Madagascar (« pacification » par le gouverneur général Gallieni), des Britanniques contre les Zoulous (guerre anglo-zouloue), sans parler des Indiens des plaines livrés aux excès de certains militaires américains (Guerres indiennes). Les violences perpétrées dans le cadre de la colonisation allemande se distinguent des autres néanmoins, dans la mesure où, en 1904, un ordre d’extermination a été donné par l’Empire allemand sur des sujets qu’il était censé protéger ; quant aux survivants ils ont été placés dans une situation d’esclavage.

869-883

Des esclaves noirs se révoltent contre les esclavagistes arabes.

La rébellion des Zanj est une révolte d’esclaves noirs contre le pouvoir des Abbassides, entre 869 et 883, dans le sud de l’Irak, dans la région de Bassorah.

La révolte prit une grande ampleur, avant d’être écrasée en 883 par le vizir al-Muwaffaq.

Les Zandj ou Zinj étaient originaires d’Afrique orientale. Ils ont été négociés comme esclaves par les Arabes et ont été contraints de travailler dans les salines situées au sud de l’Irak moderne.

États du sud

Caroline du Sud (1739)

Le 9 septembre 1739, vingt afro-américains de Caroline, menés par Jemmy, un esclave angolais, se sont réunis près de la rivière Stono, à vingt miles au sud-ouest de Charleston.

Ils ont marché sur la chaussée avec une banderole qui portait l’inscription « Liberté ! » et ils chantaient ce slogan à l’unisson. Au pont Stono, ils se sont emparés d’armes et de munitions dans un magasin, tuant les deux employés. Ils ont brandi un étendard et se sont dirigés vers la Floride espagnole au sud, alors un refuge pour les esclaves fugitifs. En chemin, ils ont rassemblé d’autres recrues jusqu’à être quatre-vingts.

Ils ont incendié sept plantations et tué vingt blancs. Le Lieutenant-gouverneur de Caroline du sud, William Bull, et quatre de ses amis ont fui à cheval et ont rassemblé une milice parmi les propriétaires de plantations.

Le jour suivant, la milice à cheval a rattrapé le groupe de quatre-vingts esclaves. Vingt blancs de Caroline et quarante-quatre esclaves ont été tués avant que la rébellion soit écrasée.

Les esclaves ont été capturés puis décapités et leurs têtes ont été exposées tout au long de la route qui menait à Charles Town.

Virginie (1831)

Une révolte d’esclaves a eu lieu dans le comté de Southampton, en Virginie, au mois d’août 1831.

Menés par Nat Turner, les esclaves rebelles ont tué des blancs en divers endroits, de 55 à 65 personnes, soit le plus grand nombre de décès causés par une révolte d’esclaves dans le Sud des États-Unis.

La révolte a été réprimée en quelques jours, mais Nat Turner a survécu en se cachant pendant plus de deux mois. Définitivement étouffée à la plantation Belmont, au matin du 23 août 1831, la révolte a donné lieu à une peur généralisée, et des milices blanches furent organisées en représailles contre les esclaves. L’État a fait exécuter 56 esclaves accusés de faire partie de la révolte.

Dans la panique, de nombreux esclaves innocents ont été punis. Au moins 100 Afro-Américains, et peut-être jusqu’à 200, ont été assassinés par les milices et la population dans cette zone.

Dans le Sud, les corps législatifs des États ont adopté de nouvelles lois interdisant l’éducation des esclaves et des noirs libres, restreignant les droits de réunion et autres droits civils pour les noirs libres, et exigeant la présence d’hommes blancs lors de tous les services religieux.

États des Caraïbes

Jamaïque 1793

E n 1655, les Britanniques battent les colons espagnols et prennent le contrôle de la plupart de la Jamaïque. Après la fuite espagnole, les Africains qu’ils avaient asservis rejoignirent la population amérindienne (et quelques autres noirs qui avaient auparavant échappé à l’esclavage) dans le centre de la Jamaïque pour former les Windward Maroon communities. Les forces britanniques furent incapables d’établir un contrôle sur l’ensemble de l’île, une grande partie resta entre les mains des Maroons, Durant 76 ans, il y eut des escarmouches périodiques entre les Britanniques et les Maroons, en plus des révoltes d’esclaves occasionnels

En 1739-1740, le gouvernement britannique reconnu qu’il ne pouvait pas vaincre les Maroons, alors ils trouvèrent une entente avec eux à la place. Les Maroons devaient rester dans leurs cinq villes principales, vivant sous l’autorité de leurs propres dirigeants et d’un superviseur britannique. En échange, ils furent invités à accepter de ne pas héberger de nouveaux esclaves fugitifs… Une autre disposition de l’accord était que les Maroons serviraient à protéger l’île contre les envahisseurs, parce que les Maroons étaient révérés par les Britanniques comme étant des guerriers qualifiés.

La personne responsable de ce compromis avec les britanniques était le leader des Leeward Maroon, Cudjoe, un homme petit, presque nain qui combattit pendant des années, habilement et courageusement, pour maintenir l’indépendance de son peuple.

En vieillissant, toutefois, Cudjoe devint de plus en plus désabusé. Il estima que le seul espoir pour un avenir honorable était la paix avec l’ennemi.

L e traité de 1739 devrait être considéré dans cette optique

Les maroons existent toujours et sont restés autonomes en Jamaïque où la mémoire de Cudjoe est célébrée tous les 6 janvier en Jamaïque.

Haïti (1791)

Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue (île d’Haïti), se soulèvent contre leurs maîtres blancs.

La révolte du 23 août est menée par Boukman, un prêtre vaudou. Boukman périt au combat, à la tête de ses troupes. Malgré la riposte, la révolte ne fut pas vaincue. D’autres chefs succédèrent à Boukman : ses lieutenants Jean-François et Biassou, ainsi que Toussaint qui ne s’appelait pas encore Louverture. C’est le début d’une guerre qui aboutira à l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804.

A l’époque du commerce triangulaire, Nantes était le premier port négrier de France et assurait 45% du trafic, principalement à destination de Saint Domingue. La ville connut un « âge d’or » économique en raison de son intense activité économique, dont la traite était l’un des puissants moteurs, de sa croissance démographique et de l’enrichissement des élites bourgeoises. C’est de Saint Domingue que partit, en 1791, l’insurrection des esclaves noirs menée par Toussaint Louverture. Un soulèvement qui sera à l’origine de l’abolition de la traite et de l’esclavage dans les colonies françaises, le 4 février 1794.

Le Mouton Noir – bulletin des libres penseurs des Alpes de Haute Provence