1er Mai : Vive la Commune de Paris ! A bas la Guerre ! A bas la Guerre sociale !


– Déclaration du CLP-KVD –

Citoyennes, citoyens, chers camarades, chers amis,

En 1889, la IIe internationale socialiste fondée par Friedrich Engels, qui se tient à Paris, décide d’instaurer une journée de manifestations et de revendications salariales le 1er mai. La décision est prise à l’occasion du centenaire de la Révolution française, mais aussi pour marquer la reconstitution du mouvement ouvrier après l’écrasement de la Commune de Paris en 1871, la disparition de l’A.I.T. en 1876 et rendre hommage aux syndicalistes américains.

Comme par le passé, alors qu’aujourd’hui le capital et ses servants qui le soutiennent entendent faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers, nous faisons de ce Premier Mai un moment de souvenir

Souvenir de la Semaine Sanglante et des ouvriers américains de l’usine Mc Cormick de Haymarket Square à Chicago, victimes en 1886 de la répression patronale parce qu’ils revendiquaient la journée de huit heures, ainsi qu’une journée de grèves et de manifestations de manière à continuer le combat pour l’émancipation des travailleurs et de la société dans son ensemble.

La Commune réalisa les réformes démocratiques essentielles que la bourgeoisie se refusait d’accomplir : elle instaura l’École laïque, gratuite et obligatoire pour les filles et les garçons ; elle protégea les libertés individuelles ; enfin, par un décret elle sépara l’État des Églises pour garantir à tous la liberté absolue de conscience. Au chapitre de la République sociale, la mémoire ouvrière conserve comme conquête sociale, outre celle du décret du 20 avril 1871 interdisant le travail de nuit des boulangers, les contours de l’assurance chômage et de la sécurité sociale pour remplacer les monts de piété, la réquisition des établissements industriels abandonnés par les patrons, etc. etc.

Citoyennes, citoyens, chers camarades, chers amis,

Cette année, en Belgique, cette journée prend un caractère particulier à la suite des nouvelles attaques contre les conquêtes sociales de la classe ouvrière mais également par la volonté de ce gouvernement, dans le sillage du précédent, d’engager l’économie dans une économie de guerre.

« L’affirmation de la paix est le plus grand des combats » Jaurès en janvier 1914.

En 2021, nous avions fait une déclaration sur « La guerre qui vient », hélas nous avions vu juste avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis, l’engrenage d’une guerre généralisée s’est enclenché et ce qui se passe en mer de Chine est lourd de dangers à venir…

L’enseignement du passé

« Le ventre est encore fécond d’où est sortie la Bête immonde » Berthold Brecht.

L’Humanité a déjà connu deux guerres mondiales qui ont coûté la vie à des dizaines de millions d’êtres humains. Une hécatombe entièrement due à une domination de la marche du monde par le système capitaliste dont le fonctionnement chaotique – qui lui est inhérent – est porteur de la pire des calamités.

Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et l’on voit aujourd’hui, en Belgique, en France, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, etc. tout comme dans les années trente, une partie des capitalistes investir en masse dans l’extrême-droite pour préserver leur pouvoir et leurs intérêts.

Il faut énoncer une vérité : il n’y a pas de solution définitive aux problèmes de l’éradication de la guerre tant que ce qui en est la cause, à savoir le système capitaliste, qui a soumis les peuples à ses lois, continuera à dominer le monde et donc à décider de nos existences. La Guerre est leur seul horizon de sauvetage de leur système et, comme ils pressentent la catastrophe dudit système, ils préparent la guerre.

Scénario catastrophe improbable, direz-vous ? Pourtant, sous nos yeux, ils en jettent les bases ! Avec la décision imposée par les Etats-Unis de faire passer le budget militaire des pays de l’Otan à 2 %, voire plus, les dépenses en armement explosent. L’Allemagne, contrairement à ses engagements historiques inscrits dans sa Constitution, a viré de bord, participe à des conflits militaires et voit son budget militaire exploser. Le Japon qui a inscrit la « paix perpétuelle » dans sa Constitution porte son budget militaire à 53 milliards d’euros. La Belgique n’est pas en reste. Nous sommes entrés dans une économie de guerre qui ne peut déboucher que sur la guerre. Les lobbys militaro-industriels commandent et les gouvernements sont au garde-à-vous. Il est de plus en plus question d’envoyer des soldats en Ukraine en guerre, de réintroduire le service militaire, etc.

Toute guerre est un attentat contre la classe ouvrière, elle est un moyen sanglant et terrible de faire diversion à ses revendications.ˮ Manifeste contre la guerre. FO 1914

La question du militarisme et de la guerre était au cœur des travaux du socialisme international et de la Libre Pensée. C’est lors des congrès de Stuttgart (1907), de Copenhague (1910), constatant l’accélération alarmante de la course aux armements, que mandat fut donné aux parlementaires socialistes « de refuser pour cette destination [les armements] toute dépense financière ». Citons un extrait du congrès de Bâle à la fin du mois de novembre 1912 : « … les menaces de guerre qui reviennent périodiquement sont de plus en plus révoltantes ; les grands peuples européens sont constamment sur le point d’être jetés les uns contre les autres sans qu’on puisse couvrir ces attentats contre l’humanité et contre la raison, du moindre prétexte d’intérêt national ». N’est-ce pas encore le cas ?

Hier comme aujourd’hui, moins ces guerres avaient de justifications, plus elles s’en fabriquèrent et, une fois qu’elles furent déclenchées, les va-t’en guerre trouvèrent cerveaux et plumes pour y pourvoir avec abondance.

La guerre n’est plus à nos portes, elle est là, présente, et risque de se généraliser, de déclencher la IIIe guerre mondiale.

La machine à mentir fonctionne à plein régime. Les mesures anti-démocratiques se généralisent. Les libertés de penser, de conscience, de manifestation sont attaquées. Ils veulent nous dicter notre conduite, ce que nous devons penser. Ils adaptent leurs législations pour mieux réprimer toute contestation.

Citoyennes, citoyens, chers camarades, chers amis,

Tuer l’hydre de la guerre dès maintenant
car il n’est jamais trop tôt pour s’opposer au pire.

Comment oublier qu’à l’Est de l’Europe une guerre sanglante a lieu entre la Russie et l’Ukraine qui a déjà causé la mort de centaines de milliers de victimes, sans compter les mutilés. Cette guerre est programmée depuis longtemps puisque les accords de Minsk de 2014 ont été signés pour l’éviter…

Comment oublier le génocide en cours en Palestine, ce déchaînement d’une violence aveugle inouïe contre tout un peuple, le peuple palestinien, ces plus de 50 000 morts recensés (la revue Lancet, elle, avance plus de 180 000 morts à la date de juillet 2024) dont plus de 70 % de femmes et d’enfants), 114 776 blessés au moins, ces médecins et journalistes assassinés par centaines, ces hôpitaux et écoles détruits de fond en comble etc. etc. Cette guerre, elle aussi, est programmée depuis longtemps.

Le CLP/KVD condamne énergiquement les assassins sionistes, leurs complices à travers le monde et le gouvernement belge qui interdisent manifestations, conférences publiques sur le génocide en cours en Palestine.

Ce qui se passe au Soudan, au Congo, au Mali, Niger, en Afrique nous démontre que la guerre se généralise.

Refusons d’attendre les heures noires et de périls pour agir et refuser de voir à nouveau l’Histoire balbutier ! C’est le rôle du CLP/KVD comme force de paix, comme composante de la résistance à la Guerre, de convaincre de la nécessité d’agir dès maintenant tant au plan national qu’au plan international (AILP) pour tuer l’hydre de la guerre dès maintenant car il n’est jamais trop tôt pour s’opposer au pire.

Ensemble nous devons stopper la Marche à la Guerre, ensemble il nous faut renouer avec le combat internationaliste qui s’est exprimé dans le Manifeste de Kienthal de 1915. Il est d’une brûlante actualité :

« La guerre n’a jamais tué la guerre. Au contraire, en excitant les sentiments et les intérêts de « revanche », la guerre prépare la guerre, la violence appelle la violence… Assez de ruines aussi !

Car c’est sur vous, peuples travailleurs, que tombent et tomberont ces ruines. Aujourd’hui, des centaines de milliards sont jetés au gouffre de la guerre et perdus ainsi pour le bien-être des peuples, pour les œuvres de civilisation, pour les réformes sociales, qui auraient amélioré votre sort, favorisé l’Instruction et atténué la misère…e…

Peuples qu’on ruine et qu’on tue, debout contre la guerre ! Courage !

N’oubliez pas que, malgré tout, vous êtes encore le nombre et que vous pourriez être la force. Que dans tous les pays, les gouvernements sentent grandir en vous la haine de la guerre et la volonté de revanches sociales, et l’heure de la paix sera avancée. »

Citoyennes, citoyens, chers camarades, chers amis,

Dans toute l’Europe : l’austérité et la réaction sociale ! Il n’y a pas un pays, de la Grèce à la Belgique, qui ne subisse le talon de fer de l’austérité de la Troïka (FMI, Banque mondiale, Union européenne) et qui met les peuples en coupe réglée. C’est tout l’édifice social construit par des décennies de luttes du mouvement ouvrier et démocratique qui est menacé d’être détruit.

Hier, cela s’appelait la loi de sauvegarde de la compétitivité, aujourd’hui cela s’appelle la dette auprès des banques. Mais partout, c’est la même chose : la régression sociale, le chômage de masse, les acquis sociaux détruits pour la plus grande fortune des possédants. C’est contre cela déjà que les Communards montaient à l’assaut du ciel.

Et comme toujours, hier comme aujourd’hui, il se trouve des Versaillais pour leur prêter la main. La Commune de Paris nous a appris qu’une barricade, cela n’avait que deux côtés : les Communards ou les Versaillais. Il faudra toujours choisir.

La leçon de Marx et le bilan social de la Commune de Paris doivent nous aider à mesurer la singularité de la période ouverte par ce gouvernement pour combattre les nouvelles contre-réformes des retraites, des indemnités de chômage, de l’Ecole, etc. La puissante mobilisation du mois de mars (grève générale du 31 mars 2025) constitue une nouvelle étape de la confrontation entre ce gouvernement agent du Capital et les couches populaires animées par le besoin de conserver notre protection sociale au sens large, c’est-à-dire des salaires suffisants, des services publics renforcés et une sécurité sociale consolidée contre les risques de l’existence, une école publique laïque qui instruise.

Le gouvernement ne tient que par la répression et l’utilisation de toutes les dispositions antidémocratiques de la Constitution. L’heure est venue de se débarrasser « totalement de la hiérarchie politique » et de remplacer « les maîtres hautains du peuple par des serviteurs toujours révocables », comme l’écrit Marx. L’heure n’est-elle pas venue de rejoindre les manifestations unitaires qui vont se dérouler, de signer l’appel de la plate-forme Stop Militarisation, contre la guerre, contre la militarisation des sociétés ?

Camarades, Ami-es, Citoyennes, Citoyens,

Et en ce 1er mai 2025, plus que jamais dans cette période d’oppressions de toutes natures, les libertés individuelles, la liberté d’expression, les libertés de manifester, les libertés syndicales sont menacées. Face à l’Inquisition et ses Torquemada qui sont à nos portes, la résistance et la solidarité sont nos mots d’ordre.

Dans tous les domaines, que ce soit celui des mobilisations syndicales, celui de la défense de la démocratie et des libertés fondamentales et celui des mobilisations contre la guerre, le clivage grandit et se fait de plus en plus nettement entre deux camps : le camp de ceux qui veulent préserver le système politico-économique mondial basé sur l’économie de guerre, ce qui a pour conséquence la remise en cause de tous les acquis démocratiques et sociaux, et le camp de ceux qui veulent en finir avec ce système qui conduit inéluctablement, à plus ou moins long terme, à une catastrophe mondiale. Mais cette marche à la guerre mondiale est-elle « résistible » comme dans la pièce de Brecht sur le nazisme ? La Libre Pensée le pense. A nous de l’empêcher.

Nous libres penseurs, nous ne suivrons pas le clairon qui sonne ! Plus que jamais, nous restons antimilitaristes et pacifistes. Fidèles à notre histoire et nos principes, nous disons : Non aux crédits de guerre ! Non à une « économie de guerre » !

Lors des tueries de 1914-1918, des hommes furent fusillés pour l’exemple, car ils refusaient de tuer le travailleur d’en face. La Libre Pensée appelle à soutenir sa campagne pour exiger des pouvoirs publics qu’ils réparent cette injustice. Il ne s’agit pas seulement de les “réintégrer dans la mémoire nationale“, il faut les réhabiliter collectivement parce qu’ils ont refusé la boucherie. Il faut réparer l’ignominie qui leur a été faite.

La Libre Pensée (CLP-KVD) appelle à manifester avec les organisations syndicales ouvrières indépendantes qui refusent la guerre, la politique de régression sociale, de destructions des conquêtes démocratiques, et de répression du gouvernement ! C’est le caractère universel de ces combats qui les rend légitimes et nécessaires face au capitalisme.

Face à la réaction en marche se dressent les héritiers de la Commune sociale, laïque, internationaliste, dont se réclame le CLP-KVD.

A bas la guerre contre les peuples ! Assez de morts !
Assez de sang ! Assez de victimes !
Maudite soit les guerres ! Maudits soient leurs auteurs !
Vive la paix ! Vive la Commune !

Rejoignez la Libre Pensée !

24 avril 2025
4 Floréal CCXXXIII