Note de lecture : La Libre Pensée et les combats du CLP-KVD


La Libre Pensée française est heureuse d’avoir aidé à la publication de cette première publication de la Libre Pensée de Belgique. Cette publication appelle nécessairement le début d‘une collection fort prometteuse et nous assistons à un début de réflexion pertinente. Toute action rationnelle nécessite d’être d’abord pensée. Il s’agit là d’un premier diagnostic qui sera complété par d’autres.

Du fait que la Belgique est une création quasi-ex-nihilo, à partir de 1830. Une partie de son territoire fut française, dans la mouvance de la Révolution française, une autre fut retirée des Pays-Bas, et les deux (et d’autres petites parties encore) furent unies dans une nouvelle entité appelée la Belgique. C’est le syndrome de Frankenstein appliqué à la géographie.

Comme la partie wallonne (pour aller vite) fut sous la coupe de la France bonapartiste, puis napoléonienne, le Concordat de 1801 fut appliqué, puis survécu à la coupure avec la France après Waterloo et le Congrès de Vienne. Comme dans la partie des Flandres, il y avait une relation d’un peu le même type issue de la Monarchie Hollandaise, les deux systèmes de reconnaissance des religions, reconnue, financées et salariées par l’État furent fusionnée. Les deux systèmes se réunissent dans le pilarisme.

C’est ce qui explique que dans cette brochure, il y a deux formulations apparemment contradictoire : il n’y a pas de Concordat, au sens strictement « juridique  et diplomatique», c’est vrai (un Concordat est toujours un accord diplomatique entre le « Saint-Siège » (Vatican) et un État concerné), et il y a un Concordat, au sens matériel, c’est vrai aussi. C’est pourquoi, la brochure indique que la Belgique n’est ni un État neutre, ni un État laïque.

La question de la laïcité est très prégnante, car pour les uns (cléricaux catholiques), ce qui existe est déjà trop dans les concessions matérielles aux autres cultes et confessions « philosophiques », autre que le catholicisme. Pour d’autres, ce n’est pas assez, car la liberté de conscience ne peut exister que par une réelle et authentique Séparation des Églises et de l’Etat.

La pseudo-victoire de la reconnaissance financée de la « laïcité organisée » est un piège mortel qui ne règle rien de tous les points de vue. Le financement public est ouvert à d’autres religions que celles-reconnues en 1801, mais aussi donné puis retiré à l’Islam ! En fait, en Belgique, la « laïcité » est une religion comme les autres.

En fait, pas tout à fait, puisque la loi considère que tous les Belges sont catholiques (ou présumés tels) et ceux qui ne le sont pas doivent le dire. En conséquence, alors que le catholicisme s’effondre comme partout en Europe, le Culte catholique perçoit plus de 80% du financement public et les « laïques » moins de 10%.

Cette publication contient beaucoup d’éléments historiques sur la Libre Pensée en Belgique et de débats très intéressant. La Libre Pensée belge renoue avec son glorieux passé et cela finira par modifier les choses en profondeur. J’invite tous les libres penseurs, de quelques pays qu’ils soient, à se la procurer et à la lire. Elle contient une mine de renseignements et d‘analyses profitables à tous.

Christian Eyschen

La Libre Pensée et les combats du CLP-KVD pour la Séparation des Eglises et de l’Etat en Belgique – Éditions de la Libre Pensée – 91 pages – 5€

Si vous désirez vous procurer cette première publication du CLP-KVD, merci de nous contacter à l’adresse mail suivante : clp.kvd@gmail.com