Le Cercle de Libre Pensée _ Kring voor het Vrije Denken l’a déjà indiqué dans de précédents communiqués (ici et là) la neutralité et le devoir de réserve en matière d’affichage des convictions religieuses, idéologiques ou politiques ne sont exigibles que des fonctionnaires et représentants l’État, qui seul se doit de rester neutre et impartial. Ce principe est la condition de la liberté de conscience de tous les usagères et usagers des services publics.
Dans l’atmosphère antimusulmane entretenue par certains plumitifs aux ordres, certains « juristes » à deux sous, certains xénophobes sans frontière politique, il se dit que la neutralité de l’État et des services publics serait menacée par l’Islam. L’Islam, voilà l’ennemi !
En maniant cette rhétorique, ils, elles participent à la stigmatisation d’une catégorie de Belges, devenus, en raison de leur foi, à priori des suspects. Ce dévoiement de la neutralité renforce le sentiment d’exclusion d’une catégorie de citoyens, et contribue à légitimer ceux et celles qui regardent les Belges musulmans, ou supposés tels, comme un corps étranger.
Dans leurs déclarations publiques, ces biens pensants invoquent la neutralité dont ils seraient « les garants » alors qu’ils ne cessent de la fouler par d’autres prises de positions. Voyons ce qu’il en est. Il y a leurs discours, et les faits :
– reconnaissance et financement de certains cultes et des organisations philosophiques non confessionnelles ;
– financement des écoles privées (catholiques à plus de 90%) ;
– ingérence dans le fonctionnement du culte musulman ;
– participation des hautes autorités de l’État aux cérémonies religieuses catholiques ;
– mise en place d’une instance de dialogue avec les cultes reconnus et des organisations philosophiques non confessionnelles ;
– installations de signes et d’emblèmes religieux sur le domaine public ;
Ces quelques exemples sont autant de manquements et contraire à la neutralité de l’État.
Il est curieux que celles et ceux qui réclament de la neutralité refusent par ailleurs de mettre fin aux privilèges accordés à certains cultes, aux organisations philosophiques non confessionnelles et à leurs œuvres.
Laïques (partisans de la laïcité), en aucun cas.
Laïc (serviteur des Eglises sans soutane), absolument !
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En outre, le CLP-KVD constate que l’application de la neutralité à tous les niveaux des pouvoirs publics est à « géométrie variable ». Il est plus que temps de mettre fin à cette situation ubuesque. D’autre part, pour les libres penseurs, partisans du libre examen, le concept ne doit jamais précéder la preuve : nous récusons les acrobaties juridiques de ceux qui, voulant interdire les signes religieux, idéologiques ou politiques aux seuls agents en contact avec le public, en viennent à inventer des catégories de fonctionnaires aussi fumeuses qu’inexistantes.
Pour le CLP-KVD les agents, en tant qu’ils représentent l’État, sont astreints à une stricte neutralité. Il rappelle que l’exécutif, composé du gouvernement et des fonctionnaires, est chargé d’appliquer les lois. En conséquence, il s’étonne que l’on exige des seuls fonctionnaires le respect de la neutralité et qu’on exige pas du gouvernement, qui la bafoue régulièrement par ses décisions et prises de position.
Bruxelles, 23 Mai 2025
Bruxelles, 9 Prairial CCXXXIII
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