Crises, schismes et impossible réforme de l’Église catholique
Le christianisme romain va mal, les pratiques religieuses s’effondrent, le recrutement du clergé s’amenuise, les scandales politico-financiers et sexuels s’accumulent…
On prête au pape François une volonté de réformer l’Église catholique apostolique romaine. Mais l’église catholique – qui n’est ni un modèle de transparence ni de démocratie – est-elle seulement réformable ?
Christian Eyschen, de la FNLP, nous propose, ci-dessous, ses réflexions.
La question du Cléricalisme est abordée dans ce numéro de Communio* sur « L’Église à neuf ». Il convient de bien voir les choses, il ne s’agit nullement de remettre en cause l’ingérence du Vatican dans les affaires de la Cité politique, mais de « tenir compte que le cléricalisme est une perversion, un usage de sacerdoce à des fins égoïstes, un abus de pouvoir qui instrumentalise le don gracieux de Dieu, pour des fins autres que le don lui-même. Pour corriger les aspects difficiles et insupportables du cléricalisme, il convient de recourir au témoignage personnel, à la révision des modes de fonctionnement, à l’intégration des femmes selon leurs charismes dans la vie ecclésiale.
Ce qui revient à réformer la discipline de l’Église, à ouvrir le clergé à une collaboration plus étroite avec tous les baptisés, à souligner l’égalité en dignité des vocations aussi bien des laïcs que des clercs et des consacrés. » En clair, le « cléricalisme » serait simplement un problème de management « interne » à l’Église, et non une ingérence externe dans les Institutions politiques pour les faire plier devant les exigences du Vatican. Comme manière de faire passer la proie pour l’ombre, c’est du grand art !
L’instrument, pour lutter contre ce « cléricalisme », est l’utilisation de l’expérience synodale qui n’est qu’une forme de « démocratie participative » : je décide, tu dis ce que tu veux, mais à la fin, c’est moi qui décide et tu appliques. Comme le dit le cardinal québécois Marc Quellet : « C’est une déviance. Mais en faire (de la question du cléricalisme) une théorie qui remette en cause la structure de l’Église, c’est céder à l’idéologie et à la contestation de la hiérarchie. »
Il n’y a nul hasard si dans le Synode actuel mis en place par le Pape François qui se tient en plusieurs sessions, l’axe préférentiel est le Synode des évêques et non les Synodes diocésains, et Conciles provinciaux et pléniers. Le Pape choisit d’utiliser l’appareil ecclésial intermédiaire contre l’appareil central de la Curie romaine pour la faire plier, car c’est elle qui est l’obstacle à ses objectifs. Un peu de base, mais pas trop contre l’Appareil central. C’est le Synode contre la Curie romaine : le Pape joue la base intermédiaire contre le sommet. C’est la « Révolution culturelle » pour faire plier une partie de l’Appareil du Vatican.
Pour bien montrer les dangers d’une Réforme de l’Église, Communio passe en revue tous les schismes, scissions, réformes diverses qui ont vu parfois trois papes en même temps à la tête de « l’Église universelle », ce qui faisait un peu désordre. Le rappel en détail est très intéressant, mais fastidieux à rappeler dans cet article. Lire la Suite
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