2023 : Un bon cru pour le capital


Philippe Geluck

Le Forum de Davos qui vient de se terminer, rassemblait les patrons et les chefs d’État et de gouvernement. Le premier ministre Alexander De Croo, accompagné, de la vice-première ministre Petra De Sutter, de la ministre fédérale de l’Intérieur Annelies Verlinden, du roi et de son épouse, participait au forum de Davos. Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg et Zelensky étaient également présents.

Dans son rapport annuel, l’ONG Oxfam dévoile une nouvelle fois le gavage des milliardaires.

Accélération et approfondissement de la paupérisation

Depuis 2020, leur fortune à l’échelle internationale a augmenté de 34 % soit 3 300 milliards de dollars, tandis que dans cette même période 5 milliards de personnes se sont appauvries. 21 % de l’humanité vit dans les pays du Nord. Mais ces pays abritent 69 % de la richesse privée et 74 % de la richesse mondiale des milliardaires.

Au niveau mondial, les 0,001 % d’entreprises les plus importantes empochent un tiers des bénéfices mondiaux de toutes les entreprises. En Belgique, 1% de la population belge détient un quart des richesses, soit « plus que 70% de la population ». Le premier belge, Eric Wittouck, n’occupe que la position 261 sur la liste des personnes les plus riches du monde, avec une fortune estimée à 8 milliards de dollars.

« Mais si les riches deviennent plus riches, les pauvres deviennent aussi plus pauvres »

Comme l’écrit l’organisation Oxfam : « En faisant pression sur les travailleurs et les travailleuses avec des salaires qui augmentent moins vite que l’inflation, en évitant l’impôt, en privatisant l’État, les grandes entreprises creusent les inégalités. ». Mais si les riches deviennent plus riches, les pauvres deviennent aussi plus pauvres : « Pour la première fois depuis 25 ans, l’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément. Nous analysons cela comme le résultat de dizaines et de dizaines d’années de politiques via des baisses d’impôts pour les plus riches, pour les multinationales, via plus d’austérité, via plus de pression sur les services publics qui sont les mécanismes qui servent à limiter ou, en tout cas, réduire les inégalités. »

L’hypocrisie, le cynisme, parés des plumes de « l’éthique »

Alors que depuis les années 1980, sous la pression des patrons, l’impôt sur les sociétés a été divisé par plus de deux au sein des entreprises de l’OCDE, 262 millionnaires ou milliardaire rappellent aux chefs d’État et de gouvernement leur demande d’être davantage taxés : « Nous sommes étonnés que vous n’ayez pas répondu à une question simple, que nous vous posons depuis trois ans : quand allez-vous taxer l’extrême richesse ? »*.

Si la tendance se confirme, dans 10 ans, le plus riche des milliardaires disposera de 1 000 milliards d’euros.

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* mis en ligne sur le site Proud to pay more