Ces victoires, les femmes ne la doivent qu’à leurs luttes


Dans la plus part des pays, le droit à l’avortement n’existe pas et lorsque les femmes y recourent, elles risquent des peines sévères. Ailleurs, ce droit fragile, toujours gagné de haute lutte, est de plus en plus souvent remis en question par les ligues anti-IVG comme aux USA, en Pologne…. Seule avancée récente : l’Irlande, l’Argentine et Saint-Marin.

Saint-Marin

« C’est une victoire sur l’Église catholique, qui était notre adversaire, et a tout tenté pour empêcher ce résultat. »

L’avortement n’est plus considéré comme un crime à Saint-Marin, minuscule république enclavée dans le centre de l’Italie, sous forte influence de l’église catholique romaine.

Les habitantes et les habitants de Saint-Marin, une petite république situe dans le centre de l’Italie, sous l’influence de l’Église catholique, viennent, lors d’un référendum organisé le dimanche 26 septembre 2021, d’obtenir la légalisation de l’avortement. Le résultat et la victoire sont historiques. Les femmes peuvent être fières de la lutte qu’elles ont menée face aux conservateurs, à l’obscurantisme, aux réactionnaires et aux religieux qui étaient le fer de lance de l’opposition à l’avortement.

San-Marin était un des derniers États de l’Europe, avec Malte, Andorre et le Vatican à interdire l’avortement même en cas de viol, de maladie du fœtus ou de danger pour la mère.

« C’est la victoire de toutes les femmes de Saint-Marin, sur les conservateurs et réactionnaires qui croient que les femmes n’ont pas de droits ! », a salué Karen Pruccoli, présidente de l’Union des femmes saint-marinaises (UDS), à l’initiative de ce référendum. 

Quelle est belle cette victoire ! Le oui à l’avortement l’a emporté avec plus de 77 % des voix. Quelle claque pour sur le pouvoir politique dont les représentants sont agenouillés au pied des enjuponnés (les religieux).

Avec « leur victoire » les femmes peuvent donc sans crainte avoir recours à l’avortement jusqu’à douze semaines de grossesse.

Cette victoire met fin à une interdiction d’avorter qui remonte à 1865. Cette interdiction faisait de l’avortement un « crime » passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans et plus de prison pour la femme et six ans pour le médecin qui le pratique. Cette victoire est la preuve que la lutte opiniâtre paie et surtout qu’il ne faut jamais baisser les bras.

Car la lutte pour les libertés peut être très longue et est souvent entachée, de larmes, de mauvais coups, de blessures, de prison et parfois de mort, surtout lorsque l’on ose contester la loi et l’ordre établis par les hommes.

La vigilance s’impose

Cette victoire doit donner de l’espoir et servir aux autres femmes et aux compagnons qui luttent à leur côté et les encourager, dans d’autres pays (Pologne, Hongrie…) à continuer à se battre.

Cette victoire doit également signifier la prudence, la vigilance car les réactionnaires sont rancuniers et ne s’avouent jamais vaincus. Ils tenteront par tous les moyens de remettre en cause les acquis comme aux Etats-Unis, plus de 300 nouvelles mesures ont été présentées ces derniers mois, généralement dans les Etats les plus conservateurs, afin de limiter l’accès à l’avortement. Derrière cet acharnement se cache la volonté de pousser la Cour suprême à revenir sur l’arrêt Roe vs Wade, introduit en 1973 et qui reconnaît le droit des femmes à avorter tant que le fœtus n’est pas viable.

C’est une façon là encore, sous l’influence de l’Église, pour ces États, de faire pression sur la Cour suprême pour qu’elle interdise l’IVG à l’échelle du pays.

 

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