Journée Migrants: Quand l’Humanité se noie dans les barbelés


« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Antoine de Saint-Exupéry

Les oiseaux, au rythme des saisons, migrent du nord au sud, puis du sud au nord. Ils sont libres !

Mais les trois cents millions d’humains qui, à l’échelle internationale, ont dû quitter leur terre n’ont rien de ces migrations. Ils ne choisissent pas leur destination. Ils fuient : la guerre, la violence, la misère, la famine. Ils sont des réfugiés, arrachés à leur foyer par les guerres, les pillages, les oppressions — fruits amers d’un système capitaliste qui broie les vies. Eux, ne sont pas libres !

« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. ». Ces mots d’Antoine de Saint-Exupéry résonnent comme un appel à l’humanité, alors que les gouvernements de la Belgique et de l’Union Européenne, à l’image de l’impérialisme américain, sous couvert de « gestion migratoire », multiplient les politiques de rejet, de traque et de criminalisation des exilés. Alors que, ces mêmes gouvernements, à l’origine ou complices des guerres, des pillages économiques et des plans économiques asphyxiants en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient, etc., sont les premiers responsables des déplacements de population qu’ils prétendent combattre. Le gouvernement russe n’étant pas en reste.

Des guerres et des barbelés : la véritable nature de l’Union européenne. Les 27 États membres de l’Union européenne ont adopté, le 8 décembre 2025, un nouveau pacte asile et migration qui aggrave encore la répression : accélération des expulsions, externalisation des frontières vers des pays tiers (Turquie, Libye, Rwanda, Kosovo…), et criminalisation de la solidarité. Pendant ce temps, la Méditerranée, la mer du Nord, l’Océan atlantique, le Sahel, les Balkans… continuent de se transformer en cimetières. Le nombre de morts – 72 000 depuis 2014 – sur les routes de l’exil équivaut à la population d’une ville comme d’Ostende et à deux fois celle d’Arlon. Combien d’ingénieurs, d’artisans, de professeurs, de poètes ont disparu, victimes de l’indifférence criminelle des gouvernants ?

Pour une politique d’hospitalité et de justice. Face à cette politique meurtrière, il est urgent de rompre avec une politique de rejet sans ambiguïté. Le CLP-KVD exige :

  • L’arrêt des contrôles au faciès et des expulsions et l’internement des réfugiés dans des camps de rétention ici et à l’étranger.

  • Des structures d’accueil dignes, permettant une intégration pleine et entière, avec un accès à l’éducation, au logement et au travail. Que ces structures soient encadrées, animées par des agents de l’État astreint à la neutralité.

  • L’abrogation des lois répressives de chasse aux étrangers contre celles et ceux qui aident les migrants.

  • L’annulation de la dette des pays du Sud, pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et des migrations forcées.

  • Etc.

L’étranger, ce miroir brisé. « L’étranger, c’est votre miroir qui le renvoie », écrivait Léo Campion. En rejetant les migrants, nous devenons étrangers à nous-mêmes, à notre propre humanité. La solidarité n’est pas un crime, mais un devoir. Accueillir, c’est reconnaître que la dignité humaine, la fraternité, la solidarité n’ont pas de frontières.

Fidèle à sa tradition antimilitariste, humaniste et sociale, le CLP-KVD exige le retrait de toutes les troupes belges des différentes opérations dites « humanitaires » et la fin des ingérences économiques et politiques, ainsi que l’annulation de toutes les dettes des pays en voie de développement.

Le CLP-KVD apporte son total soutien à la « journée migrants » de ce 18 décembre 2025.

« Migrants »-Réfugiés européens des années 30-40,
« Migrants »-Réfugiés d’aujourd’hui
même sort, même combat !

28 Frimaire de l’An CCXXXIV