Non au service militaire volontaire!


« La guerre n’a jamais tué la guerre. Au contraire, la guerre prépare la guerre,
la violence appelle la violence. » Manifeste pacifiste de Kienthal, 1916

11 novembre : de la commémoration de la paix à l’embrigadement des jeunes !

« Plus jamais ça ! » Cette phrase, gravée dans la mémoire collective, résonne chaque 11 novembre comme un serment solennel, un refus absolu de la barbarie qui, en 1914-1918, engloutit des millions de vies dans la boue des tranchées. Ce jour-là, les pacifistes, les libres penseurs dénoncent non seulement l’horreur d’une guerre industrielle sans précédent, mais rappellent aussi l’engagement indéfectible des survivants, des mutins, des objecteurs de conscience qui, face à l’absurdité du massacre, jurèrent de tout faire pour que jamais plus un jeune ne soit sacrifié sur l’autel du « patriotisme », – qui, selon S. Kubrick dans « Les sentiers de la gloire », est le dernier refuge de la canaille – on croit mourir pour la « Patrie », on meurt pour les capitalistes, disait Anatole France. Pourtant, à peine un siècle plus tard, voici que les mêmes logiques mortifères resurgissent.

Car c’est bien autour de cette date, symbole de paix et de deuil, que le ministre de la Défense et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Théo Francken, provocateur, a choisi d’adresser à 130 000 jeunes de 17 ans une lettre d’enrôlement déguisée en « opportunité ». Sous couvert de « service militaire volontaire » (SMV), il s’agit ni plus ni moins que de constituer une réserve de chair à canon, une armée de jeunes précaires, formés à la hâte et prêts à être jetés au feu si l’OTAN ou quelque autre machine de guerre en décide ainsi. La Grande Muette, elle-même, ne s’en cache guère : ce dispositif vise à « alimenter » ses rangs en recrues « formées et motivées », c’est-à-dire en soldats dociles, endoctrinés par la propagande militariste et la promesse fallacieuse d’un salaire décent.

Pire encore, cette manœuvre s’appuie sur une loi votée en catimini, à la sauvette, comme si le gouvernement craignait que la lumière du débat démocratique ne révèle trop crûment son cynisme. Une loi qui, contre l’avis unanime des experts et des instances consultatives – certains allant jusqu’à en souligner l’inconstitutionnalité –, autorise l’armée à collecter les données personnelles de mineurs et à les solliciter directement, année après année, pendant dix ans.

Peu importe les principes, peu importe les droits fondamentaux : l’important est de gonfler les effectifs, de normaliser l’idée que la guerre est une fatalité, que la jeunesse doit se soumettre aux impératifs sécuritaires d’un État toujours prompt à brandir la menace pour justifier sa logique de domination.

Et pour mieux séduire, on agite le leurre d’un salaire de 2 000 € nets et autres avantages, on joue sur la précarité économique et le désarroi d’une génération à qui l’on refuse par ailleurs toute perspective d’émancipation sociale. On exploite la quête de sens des jeunes, on leur vend du rêve en omettant de leur dire que, derrière les uniformes rutilants, se cachent la discipline aveugle, la soumission à une hiérarchie brutale, et le risque, toujours présent, d’être envoyé mourir loin de chez soi pour des causes qui ne sont jamais les leurs.

Cependant, dès sa conception, et bien que le gouvernement avançât à pas de loup, une cohorte d’organisations démocratiques, de partis, de syndicats, de jeunes se sont dressés contre lui.

Contre l’encasernement de la jeunesse. Pour la paix et la liberté

Aux côtés du collectif de jeunes « Service for Peace », le CLP-KVD dénonce cet embrigadement honteux, cette tentative de faire passer la guerre pour une aventure, le militarisme pour une vertu. Il refuse que l’on instrumentalise la jeunesse, que l’on transforme des esprits critiques en soldats résignés. La paix ne se construit pas dans les casernes, mais dans les écoles, les lieux de débat et de solidarité. Elle exige le désarmement des États, la fin des alliances guerrières, et l’investissement massif dans l’instruction publique, la santé, la culture – tout ce qui rend la vie digne d’être vécue, et non pas sacrifiée.

Le CLP-KVD soutient inconditionnellement ces jeunes qui se lèvent contre la Guerre, qui refusent de voir des camarades transformés en « Dormeur du val » et finir avec « deux trous rouges au côté droit ».

La Libre Pensée le clame : la vraie sécurité, c’est la justice sociale, c’est le dialogue entre les peuples, c’est le droit à l’autodétermination des peuples, c’est le refus obstiné de toute forme de violence institutionnalisée. À ceux qui prétendent que la guerre est inévitable, nous opposons la mémoire des fusillés pour l’exemple, des déserteurs, des insoumis qui, hier comme aujourd’hui, choisissent la vie contre la barbarie.

La volonté du gouvernement d’encaserner la jeunesse dans un contexte de préparation à la guerre doit être clairement combattue.

Non au Service Militaire Volontaire !

A bas la guerre ! A bas les fauteurs de guerre !

L’Humanité n’a qu’un chemin la PAIX !

Bruxelles, 15 Novembre 2025