Non à la « désinstruction publique » !
Les masques tombent. Le Capital ne dissimule plus ses objectifs immédiats : la guerre impérialiste, la vraie, la totale. Nouvelles coupes annoncées dans le budget de l’école, en revanche, pour le budget militaire, c’est à guichet ouvert.
Ce 10 novembre, les personnels de l’enseignement, tous niveaux confondus, seront en grève à l’appel de leurs organisations syndicales de l’enseignement.
A son niveau, le CLP-KVD apporte son soutien à cet appel, adressé à tous les citoyens-citoyennes et à tous les salariés-salariées car c’est de la pure et simple défense de l’Instruction Publique dont il s’agit aujourd’hui.
Sous un masque d’un humanisme frelaté se cache en réalité une politique de réduction des moyens mis en œuvre en faveur de l’instruction publique dont les enfants des classes populaires en seront à nouveau les victimes.
En effet, le « Pacte d’excellence » n’est qu’un élément de la destruction de l’instruction publique entreprise depuis la fin des années 1980, c’est-à-dire de la tentative de remplacer l’école fondée sur le principe d’instruction publique par un système « d’éducation » à moindre coût et à moindre niveau.
Les syndicats, les associations de parents, les pouvoirs organisateurs ont, chacune à leur niveau et en fonction de leurs intérêts, mis en garde ce gouvernement, ce qui est tout à fait exceptionnel et souligne l’ampleur du danger.
Crise du capitalisme et enjeux éducatifs
Aujourd’hui, le capitalisme dominant est marqué par l’hégémonie de la finance et de la spéculation, délaissant progressivement le modèle productiviste traditionnel. Cette mutation redéfinit radicalement les attentes du patronat en matière d’éducation : plutôt que de former une main-d’œuvre qualifiée en masse, il privilégie désormais une élite ultra-spécialisée dans des secteurs stratégiques (technologie de pointe, spéculation financière). Le chômage, autrefois instrument de pression sur les travailleurs, devient un pilier structurel de ce système, où les profits découlent moins de la production que de logiques financières déconnectées de l’économie réelle.
Hier, il s’agissait de protéger l’enseignement des influences
cléricales et patronales ; aujourd’hui, c’est l’existence même
de l’école comme institution publique qui est menacée.
Cette évolution bouleverse les luttes pour l’École publique. Hier, il s’agissait de protéger l’enseignement des influences cléricales et patronales ; aujourd’hui, c’est l’existence même de l’école comme institution publique qui est menacée. Le projet gouvernemental et patronal se résume à un enseignement élitiste, formant une minorité d’experts au service des niches spéculatives et high-tech, tandis que les travailleurs non qualifiés, jugés inutiles dans cette économie dématérialisée, sont abandonnés à la précarité. L’enjeu n’est plus seulement de résister à une instrumentalisation, mais de défendre le droit à une Instruction publique émancipatrice face à une logique d’exclusion sociale systémique.
Avec ces dernières contre-réformes, l’École sera encore moins la même pour tous, bafouant le principe démocratique d’égalité du droit à l’Instruction publique.
Le CLP-KVD a pour but, depuis sa création, son combat pour un enseignement public, laïque et gratuit. Avec toutes les organisations démocratiques attachées à l’instruction publique, à la laïcité et au progrès, il prend sa place chaque fois que nécessaire dans l’action pour faire échouer cette régression considérable que serait le retour à une école soumise aux seuls jeux des intérêts économiques, des influences cléricales et patronales.
Bruxelles, 7 novembre 2025


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