Sexe, fric. Le patron du Temple Shaolin viré et emprisonné pour détournement de fonds et « relations inappropriées »


Sources  BBC 28/07/2025 et Liberation 27/07/2025 : Shi Yongxin, figure emblématique du temple Shaolin en Chine, est au cœur d’une tempête médiatique et judiciaire. Accusé de détournement de fonds, de « relations inappropriées avec plusieurs femmes » et de paternité d’« enfants illégitimes », l’ancien abbé a été destitué de ses fonctions par l’Association bouddhiste de Chine (ABC), qui lui a retiré son certificat d’ordination fin juillet 2025. L’ABC, institution sous tutelle du Parti Communiste chinois, s’est empressée de justifier son geste. Dans un communiqué, l’ABC a indiqué : « Les agissements de Shin Yongxin sont d’une nature extrêmement préjudiciable et portent gravement atteinte à la réputation de la communauté bouddhiste et à l’image des moines ». En Chine, les autorités contrôlent la nomination des responsables religieux. Cette décision marque un coup dur pour celui qui, depuis 1999, avait transformé ce lieu sacré vieux de 1 500 ans en une marque mondiale, lui valant le surnom de « moine PDG ».

Un empire commercial ébranlé. Sous sa direction, le temple Shaolin, berceau du kung-fu et inscrit au patrimoine de l’UNESCO, s’est diversifié bien au-delà de la spiritualité. Ouverture d’écoles à l’étranger, spectacles itinérants de kung-fu, production cinématographique, vente de produits dérivés et même un projet avorté de complexe luxueux en Australie (incluant un hôtel et un terrain de golf) illustrent son ambition. Selon des estimations, l’empire Shaolin générerait près de 60 millions d’euros annuels, avec plus de 700 marques déposées.

Des allégations récurrentes. Ces accusations ne sont pas nouvelles. En 2015, Shi Yongxin avait déjà été suspecté de détournements de fonds et d’infidélités, avant d’être blanchi par une enquête provinciale. À l’époque, il avait déclaré à la BBC : « S’il y avait un problème, il aurait fait surface il y a longtemps ». Pourtant, les récentes investigations, menées par plusieurs agences, relancent le débat sur ses pratiques bien éloignées des pieux idéaux ascétiques et stoïques. Des sources évoquent des dons somptueux reçus, comme un SUV Volkswagen ou une robe en fil d’or, ainsi que des transferts d’argent à des maîtresses.

Shin Yongxin a été arrêté. Les autorités chinoises ont lancé une vaste campagne de « décommercialisation » des temples bouddhistes.