Alerte sur les libertés associatives


Capture d’écran

« Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre. Ordonner,
c’est toujours se rendre le maître des autres en les gênant. »
Diderot

Le gouvernement belge, en retirant sans justification légale le statut de réfugié politique à Mohammed Khatib, porte-parole en Belgique de l’association Samidoun, et en cherchant à dissoudre cette dernière, franchit une nouvelle étape dans la répression des libertés associatives et d’expression. Ces mesures, prises en violation de l’article 19 de la Constitution belge, s’inscrivent dans une logique de complicité avec le gouvernement israélien et de criminalisation des engagements militants.

Une dissolution illégale et arbitraire. Pour qu’une association soit interdite en Belgique, la loi exige qu’elle soit liée à une milice, à des actes de terrorisme ou qu’elle prône ouvertement la discrimination. Or, Samidoun ne répond à aucun de ces critères et n’a jamais été condamnée pour de tels motifs. Face à ce verrou juridique, le gouvernement propose un projet de loi permettant à l’exécutif de dissoudre administrativement des associations sans contrôle judiciaire, instaurant ainsi un arbitraire politique sous couvert de légalité.

« Aujourd’hui, c’est une voix palestinienne. Demain, ce pourra être toute personne qui sort de la ligne politique du gouvernement. »

Une offensive liberticide contre le mouvement social. Cette attaque contre les libertés publiques s’inscrit dans un contexte de rejet massif de la politique anti-ouvrière et va-t-en-guerre du gouvernement De Wever, comme en témoignent les puissantes manifestations des derniers mois, dont celle du 14 octobre. Le CLP-KVD reprend les mots du collectif « Halte à la criminalisation du militantisme » : « Aujourd’hui, c’est une voix palestinienne. Demain, ce pourra être toute personne qui sort de la ligne politique du gouvernement. »

Avec ce projet de loi, une boîte de Pandore va s’ouvrir et mettre à mal l’indépendance des associations et leur capacité d’action et d’interpellation des associations.

Un projet de loi imposant une idéologie d’État. Ce texte vise à imposer une pensée unique et à intimider celles et ceux qui défendent la justice, l’égalité des droits et la paix, notamment en soutien au peuple palestinien. Le CLP-KVD s’oppose fermement à toute dissolution administrative ou répressive, revendiquant le droit inconditionnel d’association, sans cautionner pour autant les positions des associations concernées. (ici)

Le CLP-KVD dénonce le retrait de l’asile politique de Mohammed Khatib et la dissolution du collectif Samidoun. Militer pour la justice et l’égalité n’est pas un crime, mais un droit inaliénable. Nous serons toujours aux côtés des forces démocratiques, associations, syndicats et citoyen·ne·s qui se mobilisent contre ces pratiques.

Nous continuerons à porter haut et fort la voix de la dignité, de la solidarité et de la paix. Nous dénonçons l’hypocrisie d’un gouvernement qui, d’un côté, évoque la détresse du peuple palestinien et, de l’autre, maintient les accords commerciaux et les ventes d’armes à Israël, responsable des massacres et de la souffrance des Palestiniens.

Dénoncer un génocide, c’est défendre l’humanité toute entière. Avec d’autres associations, le CLP-KVD demande le classement sans suite de cet acharnement contre Samidoun, accusé à tort d’ « apologie du terrorisme ». Dénoncer un génocide, ce n’est pas faire de l’apologie du terrorisme ni de l’antisémitisme, c’est défendre l’humanité toute entière.

Gagner sur un cas, c’est gagner pour une cause !

Le CLP-KVD appelle les citoyens et citoyennes à la plus grande vigilance : au nom de la lutte contre la délinquance, le terrorisme, les épidémies etc. les libertés et droits fondamentaux sont bien en péril.

Retrait des lois et projets de loi liberticides !