Là où le droit à disposer librement de son corps est entravé, les libertés fondamentales, notamment celle de l’absolue liberté de conscience, sont violées.
L’offensive contre les droits des femmes s’appuie notamment sur des déclarations réactionnaires comme celles du pape François, qui qualifie la loi sur l’avortement d’« homicide » et les médecins procédant à des IVG de « tueurs à gages ». En octobre 2020, trente-deux États, sous l’impulsion des États-Unis, ont adopté une déclaration commune niant l’existence d’un droit international à l’avortement (ici). Cette position, largement inspirée par des dogmes religieux – canon 1398 du droit canonique catholique, encyclique Evangelium vitæ, enseignements de l’Église orthodoxe, de sectes protestantes évangéliques ou de courants musulmans conservateurs – s’oppose frontalement à la santé, à l’autonomie des femmes. Elle est portée par des pays où les libertés démocratiques sont régulièrement bafouées, comme le Brésil, l’Égypte, la Hongrie, la Pologne ou la Russie et par des États comme Malte où l’avortement reste interdit.
En juin 2022, la Cour suprême américaine en révoquant les arrêts Roe vs Wade de 1973 et Parenthood of Southeastern Pa v. Casey de 1992 (là), qui reconnaissaient l’interruption volontaire de grossesse comme un droit constitutionnel fondamental dans l’ensemble de l’Union, a marqué un recul historique et encouragé des restrictions similaires dans d’autres pays.
En Belgique, des entraves persistantes et une clause de conscience discriminante
En Belgique, malgré une dépénalisation partielle de l’avortement depuis 1990, des obstacles majeurs subsistent :
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Sanctions pénales toujours en vigueur à l’encontre des femmes et du personnel soignant.
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Délai légal de 12 semaines, bien trop court, qui pousse près de 500 femmes par an à se rendre à l’étranger pour avorter.
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Délai de réflexion imposé de six jours qui témoigne le mépris et la défiance persistante envers la capacité des femmes à décider pour elles-mêmes.
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Clause de conscience qui permet à des médecins de refuser de pratiquer une IVG, même dans des hôpitaux publics, au mépris de leur mission de service public. Ce privilège de conscience s’oppose directement au droit absolu des femmes à accéder librement à l’avortement.
Selon Amnesty international (ici) une femme sur quatre ayant avorté en Belgique n’a pas pu le faire légalement, en raison de ces entraves.
Le CLP/KVD exige :
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Dépénalisation totale de l’avortement en Belgique et dans le monde.
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Allongement du délai légal pour avorter, suppression des délais de réflexion et des entraves administratives, la gratuité de l’IVG.
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Abolition de la clause de conscience dans les hôpitaux publics, où chaque femme doit pouvoir accéder à ses droits sans discrimination.
Par ailleurs, le CLP/KVD considère que constitutionnaliser le droit l’IVG nécessite des moyens concrets pour que ce droit soit effectif. Sans cela ce n’est qu’une vaste fumisterie. En outre, réclamer la pérennisation de l’IVG par son inscription dans la Constitution induit la pérennisation de la Constitution elle-même, avec tous ses aspects anti-démocratiques !
En Belgique, comme partout dans le monde, le CLP/KVD apporte son soutien sans réserve aux partisans du droit à l’IVG, de toutes les libertés démocratiques dont la séparation des Eglises et de l’Etat est à même de garantir la pleine liberté de conscience des individus et, notamment celui du droit absolu des femmes de disposer librement de leur corps.
Le droit des femmes à disposer librement de leur corps est un pilier de la démocratie, de l’égalité et de la laïcité. Il ne peut être soumis à des compromis ni à des pressions idéologiques ou religieuses. Le 28 septembre 2025, journée internationale pour le droit à l’avortement, marchons ensemble pour que ce droit soit effectif, partout et pour toutes.
Bruxelles, 25 septembre 2025
Ni dieux, ni maître ! A bas les calottes !
Vive la Sociale ! Vive la Libre Pensée !


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