Confrontés à la mobilisation belge et mondiale contre le génocide palestinien, certains éditocrates, avocats du sionisme génocidaire, n’osent ouvertement plus répéter leurs informations débordant d’inexactitudes, leurs mensonges ; bien qu’ils essaient toujours de biaiser, de tronquer l’information au sujet du conflit palestino-israélien.
Mme Geerts, chroniqueuse chroniqueuse à l’hebdomadaire « Marianne », propriété du milliardaire Krétinsky, vice-présidente du CA de la RTBF et donneuse de conseil à destination de l’ULB, elle, n’a pas cette pudeur et démontre une nouvelle fois son inépuisable capacité à tordre le réel, à tricher avec la vérité.
Le 27 juin 2025, Mme Nadia Geerts publiait sur X un message affirmant que l’existence de « restaurants qui auraient l’air d’être en activité » à Gaza, identifiables via Google, invaliderait les rapports alarmants sur la famine, famine sciemment organisée par le gouvernement israélien (ONU. 2024). Elle reprend ainsi à son compte, l’air de rien ou presque, une vieille pratique de l’extrême droite. Ce qui lui vaut moult soutiens de la fachosphère, on a les soutiens qu’on mérite, mais aussi des critiques, soyons de bons compte tout de même, y compris de membres de son parti.
Devant le ramdam suscité par son propos écœurant, Mme Geerts s’est vite empressée de qualifier son post « d’imbécile » et de le supprimer de son compte. Voilà qui est gênant pour une personne qui, rappelons-le, se réclame du libre examen qui par définition doute et examine les faits, rien que les faits. Mais les faits, pour Mme Geerts, sont de toute évidence têtus. A croire que ce n’était qu’une rigolade en lisant sa piteuse et méprisante justification. Quand on ne sait pas, on se documente ou on se tait.
Nous ne savions pas que Mme Geerts soit une spécialiste du conflit palestino-israélien, mais nous pourrions lui faire rencontrer quelques personnes dont c’est le métier et qui se feraient un plaisir de lui expliquer pourquoi elle devrait être prudente avant de donner de condescendantes leçons à tout le monde sur ce sujet et bien d’autres.
Les propos de Mme Geerts appellent plusieurs remarques :
Un mensonge éhonté : de la manipulation à la négation de la famine
Ces propos imbéciles mais pas moins écœurants (LE SOIR 2025) relèvent d’une malhonnêteté intellectuelle flagrante. Les données des Nations Unies sont sans équivoque :
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98 % de la population gazaouie souffre d’insécurité alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
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Plus de 500 000 personnes sont en situation de famine « catastrophique », un seuil jamais atteint depuis la création des classifications de l’ONU (ONU 2024).
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Les restrictions israéliennes sur l’accès à l’eau, aux médicaments et à l’aide humanitaire violent délibérément les Conventions de Genève, qualifiant ces actes de « famine utilisée comme arme de guerre » par Amnesty International (Amnesty International 2024).
L’argument de Mme Geerts, repris par des cercles d’extrême droite et de la « fachosphère », nie ces réalités pour alimenter un récit cynique : celui d’un « complot palestinien » visant à victimiser une population chassée de ses terres depuis 1948 et soumise à un siège militaire meurtrier depuis 17 ans.
Un discours complice : de Huntington à l’extrême droite
Les déclarations de Mme Geerts ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une stratégie plus large, héritée des thèses de Samuel Huntington sur le « choc des civilisations » (Huntington, 1996), visant à polariser les débats en opposant un « Occident judéo-chrétien » à un « Orient musulman » fantasmé. Cette grille de lecture, utilisée pour justifier l’occupation et la violence coloniale, est aujourd’hui recyclée par des polémistes comme Geerts pour assimiler toute critique d’Israël à de l’antisémitisme ou à un soutien au « terrorisme ».
Un déni du génocide : complicité morale
En niant la famine organisée, Mme Geerts participe à occulter un génocide en cours, reconnu par des experts internationaux :
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La Cour internationale de Justice (CIJ), dans son ordonnance du 26 janvier 2024, a exigé qu’Israël « prévienne tout acte génocidaire » et garantisse l’accès humanitaire à Gaza, soulignant le risque « plausible » de violations de la Convention sur le génocide (CIJ, 2024).
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Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Palestine, Francesca Albanese, a qualifié les actions israéliennes de « génocide textuel », citant des preuves de destruction intentionnelle de moyens de subsistance, (Albanese, 2024) de famines ciblées et de massacres systématiques.
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La Cour pénale internationale (CPI) enquête actuellement sur des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par des responsables israéliens, incluant le blocus alimentaire comme méthode de guerre (CPI, 2024).
En minimisant, en relativisant ces crimes de masse, Mme Geerts s’inscrit dans une tradition négationniste, comparable à ceux qui nient les génocides du passé. Son argumentaire, réduisant la souffrance, l’annihilation de 2,3 millions de Gazaouis à une « invention », méprise les victimes et nie les faits. Pire, il sert à blanchir un État accusé de terrorisme d’État, de génocide par des organisations comme l’ONU, la CPI, la (CIJ), Amnesty International, etc., qui documentent depuis des années les exécutions extrajudiciaires, les bombardements de civils et les politiques d’apartheid et de génocide.
Médias complices et responsabilités politiques
Pourquoi Mme N. Geerts s’astreindrait-elle à un minimum d’éthique, de morale, s’arrêterait-elle de mentir alors que la plupart des grands médias et gouvernements occidentaux non seulement se satisfont du mensonge mais soutiennent explicitement le génocide en cours ? Le positionnement de Mme Geerts n’est possible que grâce à la complaisance de médias dominants qui, sous couvert de « neutralité », « du droit à Israël de se défendre » le droit des Palestiniens passant à la trappe, relaient des récits partiaux. Des éditorialistes, chroniqueurs, des responsables politiques pourtant informés des réalités de Gaza, préfèrent amplifier les mensonges sionistes plutôt que de contester la propagande israélienne en rappelant les faits. Cette omerta médiatique permet à des figures comme Geerts de prospérer, en transformant des contre-vérités en « débats légitimes » (Collectif Médias Responsables. Juin 2025).
Pourtant, les faits sont têtus :
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plus de 50 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023, dont 70 % de femmes et d’enfants, chiffres de tués largement sous-estimés selon la revue médicale Lancet (RTBF, 2025).
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70 % des infrastructures sanitaires détruites, selon l’OMS.
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Un enfant sur trois souffrant de malnutrition aiguë, d’après l’UNICEF (OMS, 2024 ; UNICEF, 2024).
Ses propos participent aussi à nier le génocide en cours à Gaza. De la même manière qu’avec la laïcité, la position de Mme Geerts sur le sujet palestino-israélien, flirte souvent avec un sionisme et un racisme anti-arabe qui ne disent par leur nom. Elle participe, qu’elle le veuille ou non, à instaurer un climat favorable à la légitimation et l’ascension des courants réactionnaires, elle joue ainsi ne lui en déplaise d’idiote utile de l’extrême droite.
Mais il y a une chose qu’elle ne peut pas ne pas savoir : c’est qu’en refusant d’appeler le génocide en cours par son nom, elle minimise sa gravité et empêche qu’il soit pleinement reconnu pour ce qu’il est : un génocide à part entière, visant spécifiquement les Palestiniens. N. Geert serait-elle chargée officiellement de faire l’apologie d’un État terroriste dirigé par un homme poursuivi au plan mondial pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité ?
Rien ne peut justifier ni relativiser ces massacres, ces destructions, ce nettoyage ethnique. Sans la complicité de l’Union européenne, des Etats-Unis, qui continuent d’armer et de soutenir politiquement et économiquement les auteurs de ces crimes, Israël ne pourrait pas poursuivre sa politique génocidaire !
Le CLP-KVD défend la liberté d’expression, en 2021 il a pris la défense de N. Geerts (CLP-KVD. 2021), mais il dénonce et jamais il ne cessera de dénoncer la complicité et/ou les complaisances de certains quant à la politique génocidaire du gouvernement israélien.
Arrêt de la barbarie et du génocide !
Les coupables de crimes et leurs complices
doivent être traduits
devant les juridictions nationales et internationales !
Solidarité inconditionnelle avec le Peuple Palestinien !
Bruxelles, 2 Juillet 2025
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Notes :
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Amnesty International. (2024). Rapport sur la famine à Gaza.
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Albanese, F. (2024). Génocide à Gaza : une analyse du rapport de l’ONU. Rapport spécial de l’ONU.
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CIJ. (2024). Ordonnance relative à la situation à Gaza. Cour internationale de Justice.
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Huntington, S. (1996). Le choc des civilisations. Éditions Odile Jacob.
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UNICEF. (2024). Rapport sur la malnutrition infantile à Gaza.
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OMS. (2024). Situation sanitaire à Gaza. Organisation mondiale de la santé.
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CPI. (2024). Enquête sur les crimes de guerre en Palestine. Cour pénale internationale.
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RTBF. (2025). Selon The Lancet, il n’y a pas eu 37.877 morts en sept mois à Gaza mais 64.260, soit 1 habitant sur 35
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Le Soir. (Juin 2025). Face à la famine et la désolation à Gaza, « l’imbécile » et écœurant propos de Nadia Geerts.
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RTL. (Juillet 2025). Jacqueline Galant dénonce les propos « complètement déplacés » de Nadia Geerts sur Gaza : « Elle a présenté ses excuses, c’était nécessaire ».
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Collectif Médias Responsables (Juin 2025). Propos ignobles sur Gaza : Nadia Geerts doit quitter la RTBF.
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European Network Against Racism. (2022). Rapport annuel.
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7 sur 7. (Juin 2025). Les propos de Nadia Geerts sur “les restaurants en activité” à Gaza font polémique.
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7 sur 7. (Juin 2025). Chroniqueur de LN24 viré pour ses propos sur Gaza : le CSA ouvre une instruction.
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CLP-KVD. (2021). Communiqué : Pour la défense de la liberté d’expression.
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ONU. (Avril 2025). Les enfants de Gaza « se couchent en train de mourir de faim » au milieu du blocus.
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ONU. (Août 2024). Faim à Gaza : le chef des droits de l’homme de l’ONU « choqué » par les propos d’un ministre israélien.
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