Sources : L’Avenir et Le Soir : L’organisation américaine Survivors Network of those Abused by Priests (SNAP), dédiée à la défense des victimes de violences sexuelles au sein de l’Église, a récemment fait part de sa « grande inquiétude » à la suite de l’élection de Robert Prevost, désormais connu sous le nom de Léon XIV. Ce dernier est accusé d’avoir dissimulé des actes de violence dans le passé.
Le SNAP évoque le mandat de Robert Prevost en tant que supérieur provincial des Augustins à Chicago, où, en 2000, il aurait permis à un prêtre accusé de violences sexuelles sur mineurs de vivre dans un couvent proche d’une école primaire. L’organisation souligne également la période où le nouveau pape était évêque de Chiclayo, au Pérou. En 2022, trois victimes de violences sexuelles ont décidé d’alerter les autorités civiles, constatant l’inaction de l’Église suite à leur dossier. Selon leurs affirmations, Robert Prevost n’a pas engagé d’enquête et n’a pas fourni d’informations suffisantes à Rome. De plus, le diocèse a permis au prêtre concerné de continuer à célébrer la messe.
En réaction à l’élection du nouveau pape, le SNAP appelle à des mesures dans les cent premiers jours de son pontificat, en soulignant la nécessité d’une « commission de vérité globale indépendante » en pleine coopération avec le Vatican. Le SNAP a également déposé une plainte concernant Robert Prevost auprès de l’ancien pape François en 2023, et aujourd’hui, l’organisation exhorte le Pape Léon XIV à poursuivre la lutte contre les abus sexuels au sein de l’Église. « Vous avez l’opportunité de mettre fin à cette crise. La seule question demeure : souhaitez-vous réellement le faire ?« , conclut-elle.
Dans ce contexte, le prêtre retraité Rik Devillé, président de l’association Droits de l’Homme dans l’Église, a réagi à cette désignation, la qualifiant de « mal » et d' »occasion manquée« . En tant que porte-parole des victimes d’abus sexuels, il exprime son scepticisme face au choix du conclave. Il souligne que parmi les 133 cardinaux, il aurait été possible de choisir une personne non impliquée dans des affaires de négligence flagrante, notamment parce que le pape François avait mis en place une politique de tolérance zéro à ce sujet. « Ils ont été prévenus« , ajoute M. Devillé. Il conclut en affirmant : « Je ne peux que répéter ce que j’ai déjà dit. Il n’y a pas de justice dans l’Église. On ne peut pas se défendre. » ■
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