A l’extrême gauche du père… cléricalisme versus socialisme


Cet article de nos amis de la FNLP, tiré de la publication « Arguments » (Sommaire ci-dessous), porte sur les répercussions de la politique, de « la main tendue » sur le combat pour la laïcité de l’État et de ses institutions. Politique qui fut initiée par Maurice Thorez et la direction du PCF et dont les conséquences se font encore sentir. Elle n’est pas sans rappeler la politique que E. Vandervelde a imposé au POB et l’ordre donné aux militants du POB de quitter les groupes de Libre Pensée. Ainsi, les militants du POB pouvaient aller à la messe mais il leur étaient interdit de venir à la Libre Pensée ! Chacun en tirera les conclusions qu’il souhaite en faisant usage de son libre examen.

A l’extrême‐gauche du père :
cléricalisme versus socialisme.

Avant‐Propos

Ce numéro d’Arguments a pour objet d’ouvrir un nouveau champ de recherches pour les Libres Penseurs, celui de l’infiltration cléricale dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’extrême‐gauche ».

Comme il est indiqué dans ce nouvel opus, l’Église catholique a appris de son expérience bimillénaire au service du maintien de l’ordre et de l’oppression : il ne faut jamais lui laisser un quelconque terrain en jachère, il faut qu’elle soit partout, même déguisée. Tout champ libre peut devenir dangereux pour le rôle qui lui est attribué.

Rappelons‐nous la formule de Paul de Tarse, véritable fondateur du Christianisme : « Il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu ou qui soit librement consenti par lui. En conséquence, la femme doit obéir à son mari et l’esclave à son maître. ». Si c’est « Dieu » qui fonde toute autorité, se rebeller contre l’autorité, c’est se rebeller contre le dessein de « Dieu », il faut donc que le représentant de « Dieu » sur terre, à savoir l’Église bande toutes ses forces contre toute rébellion, révolte et révolution.

Toute armée en campagne a besoin de renseignements sur l’ennemi et d’avoir des agents à lui pour l’infiltrer, c’est de bonne guerre si l’on peut dire. Car il s’agit bien d’une guerre en l’occurrence : une guerre de classes.

Il faut donc que l’Église organise toutes les infiltrations possibles pour gagner cette guerre. La première infiltration se passe dans le champ de l’Histoire : s’approprier l’Histoire de l’ennemi pour la retourner contre lui, s’approprier ses références et ses grands Hommes pour les dénaturer.

Lénine l’avait très bien expliqué dans l’introduction de son ouvrage L’État et la Révolution : « Du vivant des grands révolutionnaires, les classes oppressives les récompensent par d’incessantes persécutions; elles accueillent leur doctrine par la plus sauvage fureur, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine gloire, afin de consoler les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on émousse le tranchant révolutionnaire. »

Les Trois mauvais larrons

Nous avons ouvert une rubrique sur ces questions dans la Raison et l’avons intitulée « Dismas, à la gauche du Christ » pour montrer que nous aussi, nous pouvions retourner les armes de l’adversaire.

Dans la légende chrétienne, lors de la crucifixion de Jésus sur le Mont‐Golgotha, il était accompagné de deux mauvais larrons : à sa gauche, Dismas qui va devenir le bon larron à après sa conversion et sa repentance ; à sa droite, Gestas le mauvais larron.

Il faut ajouter un troisième brigand : Barrabas qui passe en procès avec Jésus. Quand Ponce Pilate dit qu’il veut gracier un des deux « prévenus », la foule et le Grand Sanhédrin hurle : Barrabas, préférant ainsi le voleur à l’hérétique. Les Trois mauvais larrons ont un sens dans la légende. Non seulement leurs vilenies rehaussent le prestige de Jésus par un effet contraire, mais ils en sont la face cachée, le négatif qui va permettre le révélateur, prenant sur eux la part d’ombre pour blanchir le Christ. Il n’y a pas Jésus s’il n’y a pas les larrons, ils sont complémentaires et Dismas est la flanc‐garde du Crucifié.

Par la conversion de Dismas, on peut même voir l’évangélisation du prolétariat et « l’option préférentielle pour les pauvres » pour faire rentrer les opprimés dans le cadre de la société d’exploitation et d’oppression : pas de révolte, la soumission par la conversion.

Religion et Mouvement ouvrier

La lutte contre la religion est‐elle essentielle ou superfétatoire, une diversion ? C’est un débat qui existe dans le Mouvement ouvrier depuis 150 ans. On connaît l’attachement profond de Michel Bakounine dans la lutte pour l’athéisme, et il avait profondément raison sur le fonds. On sait aussi que c’est par la critique rationaliste de la religion que Karl Marx va engager un mouvement qui va le conduire à devenir ce qu’il va devenir. Il n’y a donc pas de divergences fondamentales entre ces deux géants, sur le fond, ils sont pour mener la lutte contre la religion.

La divergence réelle est sur la forme que cela doit prendre : une exigence « statutaire » primordiale, condition sine qua none ou à accomplir dans le mouvement réel ? C’est la même question que celle de l’héritage qui les opposait sur la forme et non sur le fond. Marx pensait que l’avènement du Socialisme réglerait naturellement cette question et que la mettre en avant pouvait nuire à la compréhension des masses qui y verraient autre chose que l’appropriation collective des moyens de production qui était l’objectif essentiel. Bakounine, lui, exigeait que l’AIT, notre Première Internationale, mette cette question au centre du combat permanent.

Par expérience militante déjà quelque peu conséquente sur le plan syndical et politique (la Libre Pensée, c’est autre chose par nature), je me suis aperçu assez rapidement que les grands stratèges, qui professaient que la question de la religion devait être balayée comme un obstacle au combat « unitaire » et que l’on verrait cela plus tard, se sont tous fourvoyés et cette « stratégie » a toujours conduit immanquablement à des échecs. Chassez le naturel de la religion (la soumission à l’ordre et à l’exploitation), et il revient au galop de la capitulation, de la trahison et du reniement.

On voit clairement que le PS a connu un naufrage encore plus grand que celui de l’Union sacrée en 1914 (et quel naufrage, c’était difficile de faire pire, et pourtant… !) en intégrant en 1974 les cathos‐sociaux dans ses rangs. Quand la CGT balaie aussi d’un revers de main dédaigneux cette question pour conclure le « Pacte d’union » avec la CFDT le 10 janvier 1966 (1), le résultat sur le long terme est catastrophique. Cette politique stalinienne de « la main tendue » version syndicale a plus qu’introduit le loup dans la bergerie prolétarienne, elle a fait que la Doctrine sociale de l’Église catholique règne en maître désormais et qu’elle est devenue ainsi l’un des gardiens du troupeau.

Pourtant la CGT avait déjà connu une première expérience avec la question des Prêtres ouvriers à la sortie de la Deuxième guerre mondiale. Les Staliniens, tout empreints de leur volonté « d’union nationale » comme dans la Résistance, vont organiser un travail politique de fraction dans le Clergé catholique à travers les Prêtres ouvriers. Ceux‐ci sont dans différentes catégories du Clergé, séculiers ou réguliers dans différentes Congrégations. Ce travail aura un certain succès, jusqu’au moment où les Staliniens réclament, par agents cléricaux interposés, que tous les Prêtres ouvriers soient intégrés dans une seule structure verticale dépendante directement du Vatican, une sorte de « prélature personnelle ». Le sous‐marin avait des appétits de porte‐avions.

Le Vatican va siffler la fin de la récréation en 1954 en imposant que chaque Prêtre ouvrier dépendre directement de son évêque dans son diocèse. À la structure verticale revendiquée, l’Épiscopat impose la structure horizontale et cela va en finir définitivement avec les Prêtres ouvriers qui seront noyés dans la masse et non plus distincts des autres. Notons que c’est de là que la tradition dans la CGT fait qu’il doit toujours avoir un Prêtre ouvrier dans son Bureau confédéral. Et s’il n’y en a plus aujourd’hui, c’est parce qu’il n’y a plus de prêtres ouvriers, du fait de la loi d’airain de « la baisse tendancielle du taux de curés ». La CGT aurait dû apprendre que vouloir jouer au plus fin avec une organisation qui a 2 000 ans d’expérience est toujours vain.

Et que dire de « la main tendue » du PCF en 1936 par Maurice Thorez ? Rappelons que Maurice Thorez fut exclu de la Libre Pensée pour cela. « Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé, artisan, paysan, nous qui sommes des laïques, parce que tu es notre frère. […] Nous te tendons la main, volontaire national, ancien combattant devenu Croix‐de‐Feu, parce que tu es un fils de notre peuple. » Le « Fils du Peuple » ne faisait pas dans le détail, c’était le prix de gros pour la Réaction : « Bienvenue les cathos et les fachos ».(2) Encore une fois, la catastrophe était au rendez‐vous. Le PCF aujourd’hui ne tend plus la main, parce qu’il n’a plus de mains.

La religion affaire privée ?

Tous les traîtres, les futurs traîtres, les renégats de toutes sortes ont brandi cette affirmation comme une « vérité d’Évangile ». Ils ont volontairement falsifié pour justifier leur prochaine capitulation devant la bourgeoisie. Si cette affirmation est plus la marque et l’effet que la cause de leurs trahisons, elle est symptomatique de celles‐ci. Le bal est ouvert par les Programmes de Gotha et d’Erfurt de la social‐démocratie allemande. Karl Marx et Friedrich Engels vont procéder à une critique en déclenchant un tir d’artillerie conséquent. Dans leur ouvrage écrit en 1875 « Critique des Programmes de Gotha et d’Erfurt », ils indiquent clairement que la religion est privée du point de vue de l’État et certainement pas du Parti. Tous les révisionnistes (et il y en a encore beaucoup de nos jours) ne vont entendre que le début de la formule pour mieux en trahir la fin. Les révisionnistes empêcheront pendant longtemps la publication de ces écrits de Marx et d’Engels, il faudra attendre 15 ans après leur rédaction pour qu’elle ait lieu.

Il est vrai que les mêmes ont oublié la célèbre formule de Karl Marx : « La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »

C’est la position traditionnelle et politique du Mouvement ouvrier révolutionnaire. Lénine reviendra longuement et souvent sur cette question. Qu’on en juge (3) : « Toute idée religieuse, toute idée de n’importe quel petit bon dieu, toute coquetterie même avec un petit bon dieu est une inénarrable abomination, accueillie avec une tolérance particulière par la bourgeoisie démocratique… Le curé catholique déflorant des jeunes filles (je viens de le lire, par hasard dans un journal allemand) est beaucoup moins dangereux pour la « démocratie » qu’un prêtre sans soutane, un prêtre sans religion grossière, un prêtre démocrate ayant une idéologie, prêchant la création et la constitution d’un bon petit dieu. Car s’il est facile de démasquer le premier prêtre, de le condamner et de le chasser, on ne peut chasser le second aussi simplement, c’est mille fois plus difficile de le démasquer. » (in Tome 35 des œuvres de Lénine).

« Par rapport au Parti du prolétariat socialiste, la religion n’est pas une affaire privée. Notre Parti est une Association de militants conscients d’avant‐garde, combattant pour l’émancipation de la classe ouvrière, Cette association ne peut pas et ne doit pas rester indifférente à l’inconscience, à l’ignorance ou à l’obscurantisme revêtant la forme de croyances religieuses. Nous réclamons la Séparation complète de l’Église et de l’État afin de combattre le brouillard de la religion avec des armes purement et exclusivement idéologiques : notre presse et notre propagande. Mais notre Association, le Parti ouvrier social‐démocrate de Russie, lors de sa fondation, s’est donné pour but, entre autres, de combattre tout abêtissement religieux des ouvriers. Pour nous, la lutte des idées n’est pas une affaire privée ; elle intéresse tout le Parti, tout le Prolétariat ». (in Tome 10 des œuvres de Lénine)

Il est donc consternant de voir que des gens qui se réclament de Marx, d’Engels, de Lénine et même de Trotsky puissent professer de telles inepties sur la religion et s’allier avec un secteur de l’Église catholique jugé abusivement de «progressiste » ou avec des «islamistes » baptisés « anti‐impérialistes » pour la circonstance. Rien ne les arrête dans l’abjection la plus totale, c’est même à cela qu’on les reconnaît.

Mouvement ouvrier et Libre Pensée

L’IRELP (Institut de Recherches et d’Étude de la Libre Pensée) est en train de travailler à la réédition/traduction d’un certain nombre d’écrits de Max Sievers, dirigeant d‘une des Fédérations de la Libre Pensée en Allemagne dans les années 1930, (il fut décapité à la hache le 17 janvier 1944 par les nazis). C’est une véritable mine d’or que l’IRELP a exhumé. Dans une remarquable conférence en 1931 « Les tâches de la Libre Pensée », qui va être rééditée par l’IRELP, Max Sievers déclarait : « Au plus tard lorsqu’elle est devenue Église d’État, l’Église a cessé d’être autre chose qu’une agente des intérêts de la classe dominante, et elle n’a plus eu d’autres tâches que de dissimuler l’injustice de cette domination de classe en produisant une théorie justifiant la domination de classe. Et de la même manière que l’Église n’a de raison d’être que comme avocate des intérêts bourgeois et capitalistes, la Libre Pensée n’a de raison d’être que comme avocate du prolétariat. »

Il poursuivait (la citation est longue, mais elle est au cœur de la question que nous étudions dans ce numéro d’Arguments) dans cette conférence publique où il déplore la rupture par le KPD (Parti communiste allemand) des relations avec la Libre Pensée :

« Commençons par rappeler ceci : les idées, les orientations et les méthodes de la Libre Pensée ne peuvent pas être reprises en bloc par le Parti social‐démocrate, car elles ne peuvent pas être reprises en bloc par un parti politique, quel qu’il soit.

Camarades, la Libre Pensée prolétarienne émerge au moment où le Parti (le SPD) renonce à l’action proprement philosophique, et si je concédais il y a peu dans le Vorwärts que le Parti doit faire preuve d’une certaine prudence en matière religieuse, je le faisais en ayant en tête ma prise de parole d’aujourd’hui devant une assemblée libre‐penseuse. Camarades, il s’agissait de souligner que nous reconnaissons la grande complexité des conditions sociales, qui empêche aujourd’hui le parti de mener ce combat comme la Libre Pensée le mène. Mais enfin, camarades, il y a une différence entre le fait d’observer une certaineprudence et l’adoption d’une position de complaisance absolue avec le cléricalisme ! Ce que nous reprochons au parti, c’est de ne pas avoir respecté la limite qui doit exister entre une position, disons de neutralité relative, et une position pro‐cléricale.

Camarades, si nous voulions dessiner à grands traits la ligne du Parti et la ligne de la Libre Pensée, nous pourrions dire que le parti peut se dispenser de faire preuve d’agressivité sur les questions religieuses et philosophiques si nous nous en remettons à nos convictions marxistes qui nous persuadent que l’instauration de la société socialiste agira objectivement, et sans propagande athée, pour éteindre les besoins auxquels la religion répond.

Mais si le Parti pense que son devoir est d’attirer à tout prix les masses les plus importantes possibles pour pouvoir construire le socialisme, dans l’idée que le socialisme fera émerger une ère où la religion aura disparu, il lui faut aussi reconnaître ceci : la Libre Pensée, dans son périmètre d’action, prend toute sa part dans le combat pour le socialisme, si bien que nous avançons séparément, par des chemins différents, avec des méthodes différentes, mais dans la même direction – or le parti n’entend pas cette vérité, et cela, nous devons le regretter.

Pour autant, il est une chose que nous ne devons pas oublier. Les boutefeux qui nous expliquent que le Parti devrait entretenir une liaison plus forte avec la Libre Pensée ne devraient pas oublier qu’une courroie de transmission directe de la Libre Pensée vers le Parti impliquerait d’office une courroie de transmission directe du Parti vers la Libre Pensée, or cela nous ferait perdre ce à quoi nous ne saurions renoncer : le mouvement Libre‐Penseur n’appartient à aucun parti.

Si nous disons que nous voulons notre autonomie parce que nous voyons qu’à bien des moments ou sur bien des sujets nous devons avancer séparément, nous devons garder ceci en tête : quelle que soit la composition de la direction du Parti, nous lui demandons de s’engager positivement pour les revendications du mouvement Libre‐Penseur, dans l’opinion publique comme au parlement. Le parti ne saurait faire semblant d’oublier qu’ignorer les revendications Libres‐Penseuses, c’est aussi trahir le programme.

Pour le Parti, ne pas tenir compte de ces revendications à l’avenir serait commettre une erreur énorme, de nature à détourner de lui une fraction importante des masses ouvrières. »

Cette ligne politique d’indépendance réciproque, mais aussi de convergence vers l’objectif final, l’émancipation humaine, est éclairante. Elle est strictement aux antipodes de tous les révisionnistes du Marxisme et des cléricalo‐gauchistes dont nous étudions les comportements dans cet Arguments.

Toujours la « main tendue »
version « ultra‐gauche »

Ceux qui prônent une nouvelle version de « la main tendue » aux « secteurs progressistes de l’Église » et/ou « aux Islamistes anti‐impérialistes » sont de même nature : une capitulation éhontée devant l’affirmation que « la religion est une affaire privée ». Et qu’au fond, il s’agit là d’une question mineure, comme si l’idéologie religieuse n’avait aucune conséquence pratique dans la lutte pour ou contre l’Émancipation humaine. Si cela était vrai, on se demande bien pourquoi le Vatican s’est doté d’une Doctrine sociale à laquelle elle tient comme à la prunelle de ses yeux et qu’elle met en avant et en œuvre à chaque instant. C’est son guide pour l’action. Il est vrai que nombre de partisans de la main tendue sont des laudateurs zélés de la Doctrine sociale de l’Église en qui ils voient un message de libération et de justice sociale. Ils ont visiblement un problème de vue. Le Coran contient exactement la même idéologie de soumission à l’oppression (Sourate des Abeilles).

Comment ne pas partager le propos de Philippe Besson dans son article sur l’Affaire República au Portugal en 1974 : Il restera à nos apprentis dictateurs et autres « guérilleros du Quartier latin » à reprendre les « vieilles lunes » de tous les totalitarismes contre la démocratie et la pensée libre : « L’opportunisme forcené de l’OCI ne suffit pas à expliquer cet irrésistible béguin pour la social‐démocratie. Entre l’alliance avec les vieilles fractions molletistes de la SFIO, la prédilection pour le syndicat FO, et les amitiés particulières avec Soarès il y a un autre trait d’union : la Franc‐maçonnerie. » (Rouge, n°304, 13 juin 1975).»

Il est vrai que ce courant politique a, lui, d’autres « béguins » dans l’Église, ce qui conduira le Service d’Ordre de la LCR à encadrer la messe de départ de « leur seigneur » Gaillot en la cathédrale d’Evreux le dimanche 22 janvier 1995. Ce n’est pas pour rien que notre camarade et ami Pierre Lambert les appelait les « pablo‐chrétiens ». Dis-moi qui tu protèges, je te dirai pour qui tu travailles. Ite missa est, la messe était dite.

Nous espérons que ce nouvel Argument apportera un peu de lumière dans des questions volontairement obscurcies.Christian Eyschen

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Notes :

1‐ Pour celles et ceux que le détail intéresse, voir le Cahier N°4 de l’Observatoire social de la Libre Pensée « Où va le patronat, bilans et perspectives » de mars 2022. Accès gratuit sur le site de la Libre Pensée : (ici)
2‐ Voir l’Idée libre « La politique de la main tendue permet-elle de combattre Le cléricalisme ? » N° 276 de mars 2007 Téléchargement gratuit : (ici)
3‐ Voir Recherches et Études N° 15 de l’IRELP d’octobre 2022 « Lénine et la religion ». (ici)