Insulte aux Communards et à la pensée libre
Soutien déguisé aux répressions d’hier et d’aujourd’hui !
Les Tartuffe ont voté le classement du bâtiment dit « Sacré-Cœur » au registre des Monuments historiques !
Ils ont hypocritement laissé passer l’anniversaire des 150 ans de la Commune de Paris et se sont regroupés, rogatons du PS et élus de droite, pour voter selon le vœu pieux du réactionnaire Pierre Nora, le chantre d’une « mémoire apaisée ». Et tout cela grâce à l’abstention des faux-jetons éco-responsables.
La paix des Nora, des Hidalgo, c’est la paix des cimetières, c’est la répression des Gilets Jaunes, des syndicalistes, des lycéens, c’est la médaille de Paris accrochée par Hidalgo (maire de Paris) à l’uniforme sanglant du maréchal Sissi, bourreau du peuple égyptien !
L’œuvre des monarchistes :
En 1872, la majorité monarchiste de l’Assemblée Nationale, issue du massacre des Communards de Paris, de Marseille, de Lyon, de Bordeaux et de onze autres villes de France, a voté la construction de ce bazar de stuc, digne aujourd’hui d’un parc d’attractions, afin de célébrer catholiquement l’écrasement du peuple en 1871. Pour mémoire, la Semaine sanglante à elle seule fit 40 000 morts parmi les ouvrières et ouvriers parisiens.
151 ans avant le vœu d’apaisement de Pierre Nora, le « Vœu National » stipulait, juste après la défaite de Sedan que la France devait expier devant Dieu « les encouragements qu’elle a donnés à l’esprit révolutionnaire dans le monde (…). » Puis, en 1873, la même chambre monarchiste votait une loi vouant la France au Sacré-Coeur de Jésus, en expiation des soi-disant crimes commis en 1871 !
Les prières des bourreaux Thiers et Galliffet n’ont pas dû monter assez haut : en 1905 et en 1917, en Russie, en 1925 au Maroc, en 1927 en Chine, en 1936 et en 1945 en France, la Commune de Paris ensemençait les Révolutions, et elle se trouve inscrite aujourd’hui au dos des Gilets Jaunes, sur les pancartes des manifestations, dans ces déclarations d’amour dont seul le peuple a le secret.
En 1905, après le vote de la loi de séparation des Églises et de l’État, la Libre Pensée avait fait édifier face au Sacré-Cœur, une statue en bronze du Chevalier de La Barre, martyr à vingt ans de l’Église et de la monarchie de « droit divin », torturé, décapité et brûlé pour n’avoir pas salué une procession. D’une main, il tenait un exemplaire du Dictionnaire Philosophique de Voltaire, brûlé avec lui, et de l’autre main, il désignait l’infâme édifice clérical.
Rappelons la devise de Voltaire à propos des Jésuites : « Ecr. l’inf. » (Écrasons l’infâme).
En 1926, les cléricaux, au Conseil de Paris, avaient obtenu le déplacement de la statue au niveau de l’actuel square Nadar. Leurs amis pétainistes, au service des nazis, ont permis qu’elle soit fondue pour en faire des canons !
La loi de séparation des Églises et de l’État, œuvre de la Libre Pensée et aboutissement du combat de Victor Hugo, interdit le classement de l’édicule au registre des Monuments Historiques et le financement de sa réfection par l’impôt. Le vote inique du Conseil de Paris obligerait l’État à financer jusqu’à 40% des travaux de rénovation !
La Libre Pensée envisage une action juridique pour enrayer cette mécanique anti-laïque et antirépublicaine.
Le respect de la loi de 1905 implique de réédifier une copie la plus fidèle possible de celle du Chevalier de La Barre, et de la replacer là où elle était. C’est ainsi que la Fédération Nationale de la Libre Pensée, avec sa Fédération de Paris, organise, les 7 et 8 avril prochains, une Conférence Européenne contre les Concordats, comme celui d’Alsace-Moselle, qui permet le financement des Églises par les fonds publics et l’endoctrinement des élèves par les prêtres.
C’est ainsi qu’une souscription est lancée par la FNLP pour la fabrication d’une copie la plus proche possible de cette statue. Le 7 avril, dit « vendredi saint », une réplique de la statue originale de Chevalier de La Barre sera placée face au Sacré-Cœur, puis installée dans le hall de la Grande Loge de France, loge maçonnique fidèle, pour sa part, au combat laïque.
Dans le geste accusateur du Chevalier de La Barre, martyr à vingt ans de la pensée libre, c’est la jeunesse d’aujourd’hui qui accusera ce Conseil municipal réactionnaire, sa politique obscurantiste, antijeunes et antisociale ! C’est elle qui exigera la fin d’une politique remettant en cause la liberté d’association (Loi Séparatisme), et le respect du droit aux études, l’arrêt du soutien aux politiques de répression (comme la loi Sécurité Globale). […] ■
Michel Sidoroff
Libre Pensée Paris Déc. 2022
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