10 janvier 1859, naissance de Francisco FERRER


Eduardo Pérez (auteur) · Belén Moreno (illustration de couverture) · source : le Saut

Libre penseur, militant et pédagogue libertaire.

« Montrez aux enfants que tant qu’un homme dépendra d’un autre, des abus seront commis et qu’il y aura de la tyrannie et de l’esclavage, étudiez les causes qui entretiennent l’ignorance populaire, connaissez l’origine de toutes les pratiques routinières qui donnent la vie. au régime actuel. » F. Ferrer

 

MILITANT RÉPUBLICAIN, ANARCHISTE

FRANC-MAÇON, LIBRE PENSEUR

FONDATEUR DE L’ÉCOLE MODERNE MIXTE ET LAÏQUE A BARCELONE

DÉNONCÉ PAR L’ÉGLISE CATHOLIQUE ESPAGNOLE

EXÉCUTÉ PAR LA MONARCHIE CATHOLIQUE ESPAGNOLE LE 13 OCTOBRE 1909

 

En mémoire de Francisco FERRER

« Né le 10 janvier 1859 à Alella (près de Barcelone), dans une famille de paysans aisés, bien-pensante et cléricale. Après une éducation religieuse, il travaille chez un marchand de draps. Celui-ci, libre penseur, l’initie aux idées nouvelles et l’aide dans ses études. En 1884 il adhère à la Franc-maçonnerie. D’un mariage avec Teresa Sanuarti, il aura quatre filles et un fils.

Le 19 septembre 1886, il prend part à un mouvement de révolte dirigé par le Général républicain Villacampa, destiné à renverser la monarchie. L’insurrection échoue et Ferrer est contraint à l’exil. A Paris, il devient professeur d’espagnol. En 1901, une de ses élèves, Melle Meunier, venant à mourir, lui lègue sa fortune.

Dès lors, il s’attache à la création d’une école laïque et rationaliste libérée de l’emprise de l’église, de l’Etat, des dogmes et des superstitions. Il est secondé dans cette entreprise par Soledad VILLAFRANCA, qui devient sa nouvelle compagne. Ainsi naît « L’Escuela Moderna » (École Moderne) de Barcelone, à laquelle s’ajoute une maison d’édition, qui publie journaux (La Huelga General) et revues. Mais Ferrer s’attire la haine de l’Église qui détient le monopole de « l’éducation ».

Le 31 mai 1906, l’attentat de l’anarchiste Mateo MORRAL (contre le roi) sert de prétexte à la police pour perquisitionner l’école moderne où Mateo avait travaillé. Les professeurs sont arrêtés pour « complicité ». Après 13 mois de réclusion, Ferrer est jugé le 13 juin 1907 mais, devant l’absence de preuve, il est acquitté.

A Paris, il crée une « Ligue Internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance ». En juillet 1909, Ferrer est de passage à Barcelone lorsque éclate la grève générale contre l’intervention militaire au Maroc. C’est la « Semaine tragique ».

L’obscurité s’étend à nouveau à toute l’Espagne.

La police saisie les dix mille volumes de la librairie, et arrête Francisco le 1er septembre 1909. Rendu responsable de l’insurrection, il est jugé le 9 octobre 1909 par un tribunal militaire qui le condamne à mort, après une parodie de procès. Le 13 octobre il est fusillé dans les fossés de Montjuich, malgré les protestations qui affluent du monde entier.

Mais l’émotion internationale suscitée par son exécution ne restera pas sans échos, et des Écoles Modernes essaimeront de par le monde (de Suisse jusqu’en Amérique du Nord et du Sud). A noter que de nombreuses rues françaises portent son nom, et que la Ville de Bruxelles lui érigera le 5 novembre 1911 un monument (œuvre du sculpteur Robert Gnyslens), fruit d’une souscription internationale. A voir également la sculpture d’Emile Derré.

Durant la révolution espagnole le nom de F. Ferrer sera donné à la place Urquinaona de Barcelone, mais c’est seulement le 13 octobre 1990 que le Maire de Barcelone inaugurera dans les jardins de Montjuïc le monument (copie de celui de Bruxelles) lui rendant hommage, sans toutefois signaler son identité libertaire. »

L’action et l’œuvre de F. Ferrer dans son combat pour l’émancipation sociale, notamment par l’instruction délivrée en dehors de tout dogme, sont toujours d’actualité.

Drapeau Noir et CLP-KVD

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