Neutralité religieuse des élus : Macron Mauvaise Foi


« Je considère que c’est ma place d’y aller. Je n’irai pas en tant que catholique, j’irai comme président de la République qui est en effet laïque » a dit Macron, voulant justifier sa présence à la messe papale de Marseille, au Stade Vélodrome (1). Logique aussi irrationnelle que celle qui consiste à définir, en tant que président d’une République « laïque », le caractère « religieux » ou non, d’un vêtement. Une logique totalitaire, car là où il va, le président est censé nous représenter, tous.

Regardons ce qu’est une messe. Le Robert donne la définition suivante : « Dans la religion catholique, sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin, par le ministère du prêtre et suivant le rite prescrit. » On admirera le raisonnement biscornu de cet ancien élève des Jésuites : je suis président d’une république « laïque » donc… je vais assister au « sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ » tel que prescrit par la religion catholique.

Macron avance l’argument fallacieux suivant : j’y vais parce que le pape est un chef d’État. Indépendamment de savoir si le Vatican, né d’un concordat avec Mussolini, est un État ou non, cette justification présidentielle ne tient pas davantage : le pape a indiqué qu’il ne venait pas comme chef d’État mais à titre privé. Le 23 septembre, une centaine d’organisations participeront dans toute la France, aux marches unitaires et populaires pour que justice soit rendue à Nahel et contre les violences policières de l’État, pendant que le chef de cet État assistera, notamment avec les « grands de ce monde », à la messe papale au Stade Vélodrome.

Face aux « incertitudes et nuages noirs en vue » (La Croix, 6 septembre 2023), sans majorité, hué lors de ses apparitions, déconsidéré même parmi ses collègues des autres pays, il ne reste plus à ce président, mis à part l’appui de quelques dirigeants « sans foi ni loi », qu’à croire aux miracles…

François Chaintron

(1) Le 14 septembre, plus discret, Benoît Payan, le maire du Printemps marseillais, assistait, lui aussi, à une messe avec l’archevêque de Marseille dans la cathédrale de la Major. Il fallait, pour le savoir, lire l’Osservatore Romano, journal du Vatican.