A quand un Comité de la Censure au ministère de l’Education ?


La censure est mon ennemie littéraire, la censure est mon ennemie politique.
La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale. J’accuse la censure.

Victor Hugo, Correspondances, 1830

 

La censure, éternelle complice de l’embrigadement militaire.

Ainsi, pour peu qu’un document Voir Ici de 2018 sur « les avantages et les risques d’un avenir sans conducteur » de Nadine Gordienko*, Docteur en linguistique (Université de Caen et Université pédagogique d’Etat de Moscou (2008)), soit abordé dans une épreuve de français et par ailleurs référencé par Sputniknews, média russe, et voila la censure crie au scandale.

Et la ministre de l’Enseignement, tous feux, tous flammes, de fustiger et menacer fermement son administration « pour que pareil incident ne se produise plus jamais à l’avenir. ».

Il est vrai qu’en cela, elle applique strictement les injonctions de l’Union européenne de bannir les médias d’Etat russes, dont l’objectif, par la voix de la Commission européenne Ursula von der Leyen, celle-là même qui refuse la publication des contrats signés avec les firmes pharmaceutiques, est « d’interdire la machine médiatique du Kremlin« .

Quid des questionnements quant à la mise en contexte pédagogique du document, d’une lecture critique, ou d’autres éléments issus, comme le dit la ministre, de « l’élaboration des épreuves (qui) est en effet confiée à des spécialistes en pédagogie. » ?

Madame la Ministre de l’Enseignement et son cabinet n’ont-ils que peu d’intérêts pour ces questions ?

Ce texte ou cette partie de texte est référencée sur Sputnik ? Evacuez ! Censurez ! Point final.

Et que dire de l’autre référence, connexe à la première, dans le même document d’épreuves ?

Un document de 2017 émanant de la publication économique et financière « Capital Actualité des sociétés françaises & internationales » Voir là.

Nous n’avons pas de ministre de l’Information et de la Propagande et pourtant…

La Ministre ne semble pas s’émouvoir, ni vouloir fustiger son administration, ni vouloir la censurer, pour avoir utilisé une source, apparemment insoupçonnable de partialité ou de propagande, mais de pure source capitaliste.

C’est bien ça la censure et l’embrigadement : il faut interdire la machine médiatique du Kremlin, mais surtout pas celle du Capital ou de l’Union Européenne.

Le billettiste d’humeur