Nos ancêtres les migrants


Abrégé d’histoire génétique et « nationale » à l’usage
de ceux qui croient savoir d’où ils viennent.

par Jean-Louis Cordonnier

Nos ancêtres les Basques à la langue magnifique, vivaient tranquillement ici quand, des envahisseurs sémites venus de l’Iran migrèrent… suivis par d’autres, un petit millénaire plus tard, venus de l’Est, braillards et bavards en gaulois, buveurs, paillards, analphabètes et écorcheurs de langue basque, qui nommèrent leur désormais pays la Gaule et – nouveaux arrivants – voulurent se faire passer pour nos ancêtres !

Injuste retour des choses, Jules César envahit la Gaule. Pas tout seul, ses soldats et leurs spermatozoïdes laissant de nombreux petits souvenirs, qui se mirent aussitôt à parler latin, sans l’avoir appris à l’école. Et lui donnèrent une patine occitane et catalane. Nous voilà Gallo-Romains.

Du troisième au sixième siècle, des Britanniques celtophones, réfugiés fuyant l’invasion des Angles et des Saxons, envahissent la Bretagne. Eh oui, mes chéris, la langue bretonne est une langue de migrants, pas du tout d’origine locale.

Vers 400-500, les Huns, les Vandales, les Goths, les Burgondes futurs traîtres à la Nation – nous envahissent. Et les Francs – nouveaux arrivants – s’arrogent même le droit de donner leur nom à notre pays, rien que ça !

732 : Charles Martel stoppe les Sarrasins à Poitiers ; en 725, ils étaient à Autun et incursèrent jusqu’à Sens. Qui ont laissé pleins de jolis souvenirs musulmans et basanés aux jolies françaises blondes.

De 800 à 900, les blonds Vikings scandinaves s’implantent en Normandie, menacent Paris, fécondent les plantureuses fermières sous les pommiers (fruit originaire du Kazakhstan, ben tiens) et en 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devient roi d’Angleterre.

Les petits spermatozoïdes basques se sont réfugiés dans un petit coin frontalier. Les autres font semblant d’avoir toujours été là.

De 1337 à 1453, les Anglais nous font le coup de la guerre de cent ans. Aidés par les Bourguignons, les traîtres ex-burgondes. Les anglais tiennent Bordeaux et la Bourgogne, la France pinardière, en somme. Leur sang impur abreuve nos sillons, vous voyez ce que je veux dire… (Sauf celui de Jehanne d’Arc, qui reste pucelle)

La Renaissance permet de renouer avec l’héritage culturel de l’antiquité, préservé par les musulmans. À cette époque beaucoup d’intellectuels savent lire l’arabe. Tiens tiens, pourquoi qu’en France on tient tant au latin, étudié par 60 000 lycéens et parlé couramment par trois barbus à lunettes et qu’on n’y enseigne si peu l’arabe (étudié par moins de 10 000 élèves au collège et au lycée) et parlé par des centaines de milliers de françaises et de français, jeunes et alertes ? Quand au basque, à l’occitan et au catalan…

1815-1818, les Russes et les Cosaques viennent boire un coup à Paris, gros buveurs au point de faire croire que le mot bistrot vient du russe. En plus de boire des coups, ils en tirèrent quelques uns, histoire de diversifier notre patrimoine génétique national. Les Prussiens en 1870, font de même et nous piquent l’Alsace et la Lorraine.

Bref, tout le monde traverse, dépose son petit bagage, devient français. En 1914, La France compte 420 000 Italiens, qui deviennent français par la suite. En 1919-1920, l’État signe des conventions d’immigration avec les pays surpeuplés d’Europe : la Pologne, l’Italie, et la Tchécoslovaquie ; les voilà français.

Ça fait des siècles qu’on accueille la diversité et l’intelligence du Monde. Et si on s’en resservait un petit coup pour la route, histoire de.

Source : Nos ancêtres les migrants