Défendre la science, mais contre qui ?


Conférence à deux voix sous l’égide de L’Association Internationale de la Libre Pensée
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La liberté de pensée s’est construite en Europe contre l’autorité des dogmes. La liberté de pensée doit être le moteur de la recherche.  On ne peut admettre que des États, que l’Union européenne et des groupes de pressions inféodées, de près ou de loin, aux Eglises tentent de remettre en selle des canons religieux à des fins de conservatisme politique, social et éthique et mettent ainsi en péril une paix civile dont seule la séparation des Églises et de l’État est garante.

L’Histoire nous enseigne que la liberté de conscience est toujours la première des Libertés à être menacée lorsqu’une alliance se réalise entre ces pouvoirs politiques et cléricaux. Cette alliance prend autorité sur notre vie à partir de principes imposés par une hiérarchie religieuse en rien représentative et en rien démocratique.

La liberté de pensée est donc en danger. La Libre Pensée proteste contre l’utilisation dogmatique, de l’instrumentalisation du concept de dignité humaine pour imposer des interdictions, par exemple, à propos de la recherche sur l’embryon, des cellules souches embryonnaires, de nos choix sur notre vie et notre mort.

Charles SUSANNE : Professeur d’anthropologie et génétique humaine (Vrije Universiteit Brussel et Université Libre de Bruxelles)
Jean-Sébastien PIERRE : Professeur émérite à l’Université de Rennes l, (Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution)

« Depuis les Lumières, les places respectives de la raison et de la foi ont évolué : la religiosité correspond actuellement plus à une démarche spirituelle individuelle. Mais, presque en contradiction avec ces changements, les Églises infiltrent, de plus en plus, le discours politique, au niveau européen notamment. La liberté, l’égalité, la fraternité sont des conquêtes, qui doivent être continuellement pensées et surtout défendues.

Qu’y a-t-il de si dérangeant de proposer la liberté de conscience comme la première qualité dans une démocratie, où des citoyens libres, égaux et fraternels définiraient la politique du bien vivre ensemble ? Peut-être est-ce celte liberté même qui est dérangeante ?

Les sciences sont une condition nécessaire à l’humanisme. Elles incorporent la nature sans la rendre sacrée, reconnaissant que nous sommes libres et responsables de donner une valeur à notre propre existence. N’est-ce pas un des principes d’hommes et de femmes probes et libres ? »

La liberté de pensée doit être le moteur de la recherche.

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