Journée Internationale de la Libre Pensée


C’est pour répondre à l’appel de l’AILP proposant de célébrer le 20 septembre « Journée internationale de la Libre Pensée» que nous nous sommes rassemblés ce dimanche 23 septembre, devant la le monument érigée en mémoire de Francisco Ferrer, libre penseur, assassiné par l’Église catholique,  Une allocution fut prononcée par K. Dhif au nom du CLP-KVD.

Allocution

L’Association internationale de la Libre Pensée a décidé de faire du 20 septembre de chaque année, la Journée internationale de la Libre Pensée pour la Séparation des Églises et de l’État, en souvenir et en hommage au combat pour l’émancipation universelle mené par Giuseppe Garibaldi.

Giuseppe Garibaldi (1807-1882) combattit inlassablement pour l’unification de l’Italie, pour la République, la Démocratie et la Laïcité. Il participa aux Trois guerres pour l’indépendance italienne (1849, 1861, 1870) C’est sous sa conduite, que ses troupes « les chemises rouges » rentreront dans Rome le 20 septembre 1870 pour en faire la capitale de l’Italie unifiée, brisant définitivement le pouvoir temporel du pape et du Vatican. La chute de Rome, était le triomphe de la démocratie et non pas celui des communautés.

Il fallut le régime fasciste et Mussolini pour redonner un statut juridique international au Vatican.

Garibaldi avait compris la portée essentielle de la solidarité internationale entre les peuples et du combat internationaliste. Ainsi, il combattit pour ses idéaux sur le continent européen et sur le continent américain. Raison pour laquelle, il est rentré dans l’Histoire comme le « Héros des Deux-Mondes ».

Il a ainsi combattu dans la plupart des pays d’Amérique latine rendant populaire la chemise rouge de ses combattants. Il a traversé tout le continent avec ses brigades, empruntant souvent le chemin de Simon Bolivar.

Le 20 septembre, en Amérique latine, est fêté comme une date de la libération des peuples. Ce jour marque le combat pour la laïcité de l’Etat dans différents pays.

Abraham Lincoln lui proposa de combattre à ses côtés, lors de la Guerre de Sécession en lui proposant le commandement d’une division armée de l’Union. Garibaldi refusa car l’émancipation des esclaves n’était pas encore à l’ordre du jour pour Lincoln.

Garibaldi a combattu en France durant la guerre franco-prussienne en 1870 dans les armées républicaines après l’abdication de Napoléon III. Élu aux côtés de Victor Hugo, Louis Blanc, Gambetta, à l’Assemblée nationale, il en sera exclu par les « Versaillais » (dont se réclame le locataire actuel de l’Élisée). Victor Hugo démissionnera en protestation. La Commune de Paris fera appel à lui pour diriger les troupes de la Garde nationale, les Fédérés. Il refusera pour ne pas se mêler d’un conflit « entre républicains ».

Quand il meurt, le 2 juin 1881, Victor Hugo écrit : « L’Italie n’est pas en deuil, ni la France, mais l’Humanité l’est »

Après ce bref rappel d’une page de l’histoire, faire un parallèle avec l’actualité nous semble utile. En effet,

Célébrer le 20 septembre comme Journée Internationale de la Libre Pensée, c’est affirmer notre volonté de combattre toutes les formes d’oppression nationales et/ou supranationales qui détruisent les droits et conquêtes démocratiques et sociales des peuples. C’est affirmer le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et combattre le « droit » de disposer des peuples que les Etats-Unis, la Russie… et leurs valets entendent imposer.

Célébrer le 20 septembre, c’est s’opposer à cette guerre mondiale du capital contre les peuples et les nations générant mort, destructions, exodes des populations. C’est dénoncer les gouvernements de la Belgique et de l’Union Européenne, au service des institutions financières et de l’impérialisme américain, contribuant ainsi à l’horreur à coups de bombardements, de raids… Les milliers de noyés en mer Méditerranée en sont la funèbre illustration.

Célébrer le 20 septembre, c’est rappeler qu’un des pilier fondamentaux de la Libre Pensée est l’antimilitarisme et le pacifisme et donc dire comme hier : Non aux guerre d’aujourd’hui !

Célébrer le 20 septembre, c’est refuser que les religions, impose ses dogmes, aux nations, aux Etats, aux populations, à chaque être humain. Faut-il rappeler que dans notre pays, tous les citoyens ne sont pas égaux quant à l’exercice de leur liberté de conscience ?

Célébrer le 20 septembre, c’est rappeler que la liberté de conscience exige que les fonds publics ne servent pas à discriminer les citoyens en fonction de leur appartenance réelle ou supposée à tel ou tel courant religieux ou philosophique en attribuant à l’un ou l’autre de ceux-ci des fonds publics.

Célébrer le 20 septembre, c’est rappeler que la fraternité nous impose d’accueillir les réfugiés, migrants.

Célébrer le 20 septembre, c’est rafraîchir la mémoire à certains représentants élus en rappelant le BA. Ba de la laïcité institutionnelle – dont ils semblent se réclamer – : les convictions religieuses ou non-religieuses sont une affaire strictement privée et que donc tout représentant de l’État, fonctionnaire des services et entreprise publics se doit de respecter ce principe.

En ce jour où des libres penseurs-penseuses se réunissent dans de nombreux pays, nous réaffirmons nos propres exigences :

Séparation totale des Eglises et de l’État et de l’Ecole Publique

Fonds publics à la seule Ecole publique !

Non reconnaissance et subventionnement de quelque culte que ce soit ou courant philosophique par l’État !

Non à la guerre, non à toute intervention extérieure !

A bas la calotte !

Ni dieu, ni maître !

Vive la liberté de conscience !

Vive la Libre Pensée !

Bruxelles, 23 septembre 2018

Allocution 20 septembre SEPTEMBRE 2018