Le combat de femmes contraintes d’abandonner leur enfant


Belgique : le gouvernement flamand se penche sur le scandale d’abandons d’enfants

Le gouvernement flamand a mandaté une commission d’experts, dont les conclu­sions sont attendues en avril 2015, afin de faire le point sur l’un des plus grands scandales qui secoue la Belgique. Dans les années cinquante à soixante-dix, l’Église catholique, l’État et la justice ont été complices de pratiques illégales ayant abouti à l’abandon de près de 30 000 enfants à la naissance. Leur mère était mineure et la famille n’entendait pas garder cet « enfant de la honte ».

L’accouchement avait généralement lieu dans un établissement lié à l’Église catho­lique. Parfois situé en France. Ainsi, selon l’association Mater Matuta, la maison Tamar à Lommel a hébergé 700 jeunes femmes dont la famille voulait cacher la gros­sesse. Passée la naissance, les responsables religieux faisaient pression pour obtenir l’abandon de l’enfant. Une faute que l’Église refuse toujours de reconnaître. Selon ses représentants, les parturientes avaient « le choix », « S’occuper elles-mêmes d’élever l’enfant ou le confier à l’adoption », plaide Mgr Herman Cosijns, secrétaire général de la conférence des évêques de Belgique. Quant au porte-parole de l’épiscopat, il demande des investigations plus poussées avant d’en arriver à « des excuses éventuelles ».

Mais l’affaire vire purement au sordide, quand on apprend que les enfants étaient dans certains cas vendus à leurs futurs parents adoptifs. Selon le journal La Libre Belgique, cela pouvait atteindre 75 000 euros l’adoption.

La Raison n°601, mai 2015,  p. 6

Abandon d’enfants

(1) Le combat de femmes contraintes d’abandonner leur enfant